Jack l’éventreur : Résumé de l’histoire

À l’automne 1888, l’assassinat de prostituées dans le quartier londonien de l’East End sème la terreur. La spécialité du meurtrier : éviscérer ses victimes.

Londres à la fin du 19e siècle est la plus grande ville du monde occidental. C’est pourtant là, dans le quartier populaire de l’East End, près de Whitechapel, qu’une série de crimes atroces commis en 1888 contre des prostituées va tout d’un coup lever le voile sur l’envers obscur de la société britannique.

Tout commence à la fin de l’été, le 31 août 1888, lorsque l’on retrouve à Buck’s Row, une ruelle sombre de ce quartier ouvrier, le cadavre de Mary Ann Nichols, dite Polly. Cette femme de 43 ans, que la misère avait poussée à la prostitution, a été étranglée, puis on lui a tranché la gorge, entaillé l’abdomen et lacéré les organes génitaux.

Une semaine plus tard, le 8 septembre, dans une arrière-cour du quartier voisin de Spitalfields, on découvre le corps sans vie d’Annie Chapman : elle a aussi été égorgée et éviscérée. De surcroît, le vagin, l’utérus et la vessie ont été prélevés par le meurtrier.

À la fin du mois de septembre, deux autres victimes sont identifiées, prostituées occasionnelles elles aussi, Elizabeth Stride et Catherine Eddowes. Cette dernière a été atrocement mutilée : des organes ont été retirés du ventre ouvert et déposés près du visage balafré, un rein a également été sectionné et subtilisé par le meurtrier.

Quartier populaire, gangrené par la misère et l’alcoolisme, fréquemment englouti par le brouillard londonien, l’East End n’en était certes pas à ses premiers crimes. Mais ces meurtres sordides soulèvent l’indignation et suscitent une vive inquiétude dans toute la capitale britannique. L’absence de vol, la façon dont les corps des victimes ont été découpés et meurtris, tout laisse présager l’existence d’un seul et même assassin, aux motivations plus que perverses. Mais en l’absence de traces ou de témoignages, la police est totalement désemparée.

Pourtant, quelques jours avant les meurtres d’Elizabeth et de Catherine, une lettre était parvenue à la Centrale de presse britannique et avait été transmise aux enquêteurs de Scotland Yard. Elle revendiquait les deux premiers assassinats et en annonçait d’autres. Écrite à l’encre rouge, elle était signée « Jack the Ripper », « Jack l’Éventreur ». L’affaire se transforme dès lors en véritable « panique».

La presse populaire, qui prospère depuis le milieu du 19e siècle, connaît le potentiel des faits divers. Elle exploite donc sans état d’âme cette série de crimes « sensationnels ». « The Star », un journal du soir fondé la même année, voit ses ventes passer de 20 000 à 200 000 exemplaires quotidiens, tandis que « The Illustrated Police News », le premier des magazines exclusivement consacrés aux affaires criminelles, propose à ses lecteurs un résumé hebdomadaire et en images de l’enquête en cours. Mais tous les quotidiens, du « Manchester Guardian » au « London Daily News », en passant par le « Times », y vont de leurs manchettes.

Le retentissement dépasse aussi très vite les frontières du pays. Surtout, non contents d’en rajouter sur l’abomination des meurtres, de nombreux reporters soufflent sur les braises en critiquant une police que l’on dit incapable de protéger les Londoniens. L’enquête, il est vrai, peine à progresser. Elle est d’abord confiée au détective ­Edmund Reid, responsable de la police municipale de Whitechapel. Mais il est vite secondé par des enquêteurs du Central Office de Scotland Yard, dirigés par Frederick Abberline, puis par Charles Warren.

Durant les mois de septembre et d’octobre 1888, les policiers surveillent East End, distribuent des milliers de prospectus et d’appels à témoignage, usent de limiers et de chiens. Ils interrogent au total près de 2 000 personnes, examinent les faits et gestes de plus de 300 d’entre elles, dont 76 bouchers, équarrisseurs et professions similaires.

Plus de 80 suspects sont arrêtés, parmi lesquels figure John Pizer, un cordonnier de Whitechapel surnommé « Leather Apron » (« Tablier de cuir »), immigré polonais soupçonné par le quartier. Mais ni lui ni aucune des autres personnes appréhendées ne correspondent au meurtrier que, faute de témoignage fiable, il est impossible d’identifier.

A suivre….

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