Mary Jane Kelly, née vers 1863 et morte assassinée le 9 novembre 1888, est la cinquième et dernière des victimes habituellement attribuées au tueur en série surnommé Jack l’Éventreur.
Son corps a été retrouvé au no 13 de Miller’s Court, dans le quartier de Whitechapel (Londres).
Comparées aux origines des autres victimes de l’Éventreur, celles de Mary Kelly sont obscures et non documentées et elles ont possiblement été embellies. Selon Patricia Cornwell, Mary Kelly est née à Limerick en Irlande vers 1863. Son père se nommait John Kelly et était ouvrier métallurgiste. Elle avait six frères dont un qui était entré dans l’armée. La famille s’installe au Pays de Galles alors que Mary Jane est encore enfant. À seize ans, elle épouse un mineur du nom de Davies qui meurt lors d’une explosion trois ans plus tard. Elle part alors vivre pour Cardiff avec un cousin et commence à sombrer dans l’alcool et la prostitution. Il semble qu’elle soit restée huit mois dans un dispensaire pour soigner une maladie vénérienne.
Mary Jane se rend alors à Londres et s’établit dans l’East End où elle réussit à s’attirer une assez bonne clientèle. L’un de ses clients l’emmène en France où elle reste quelques semaines. Elle revient assez vite à Londres où elle aime s’attitrer du nom français de Marie Jeanette.
En 1888, Mary Jane a 24 ans. Selon Cornwell, elle est « très jolie avec un teint frais, des cheveux bruns et une silhouette juvénile ». Elle rencontre bientôt Joe Barnett et emménage avec lui dans une petite cour du 26 Dorset Street, le 13 Miller’s Court. Lors d’une dispute, elle et Barnett cassent le carreau d’une des fenêtres. Comme ils ont perdu la clé du logement, ils passent la main par le trou pour ouvrir la porte. Plus tard, Mary Jane met Barnett à la porte lorsqu’il la met en demeure de choisir entre lui et une voisine, Maria Harvey, qui vient coucher chez elle les lundi et mardi soir. Cela se passe au mois d’octobre, soit quelques jours avant l’assassinat.
La mort de Mary Jane Kelly est le plus morbide des crimes de Jack l’Éventreur ; l’isolement et la sécurité d’un lieu clos, à l’abri des regards et de tout imprévu, ont offert au criminel la possibilité d’accomplir plusieurs mutilations.
Le soir du 8 novembre, Mary Jane Kelly rentre chez elle, dans la petite chambre qu’elle loue au 13, Miller’s court. Elle chantonne, assurent les derniers témoins à l’avoir vue vivante, la chanson A violet for mommy’s grave et s’enferme chez elle. Le lendemain matin, Thomas Bowyer, l’employé du propriétaire McCathy vient chercher son loyer. L’homme frappe à la porte, mais personne ne répond. Il réitère sa demande. L’homme fait le tour jusqu’à l’une des deux fenêtres de la chambre, qui comporte un carreau cassé sur le côté droit en bas. Il découvre le corps de Mary Jane Kelly :
Le sol, les murs sont couverts de sang. Mary Jane Kelly est allongée sur le dos dans son lit, le visage tourné vers la gauche, son bras gauche sur son ventre et l’autre tendu le long du corps, avec les doigts serrés d’une manière impossible. Sa gorge a été tranchée jusqu’à l’os. Son corps est percé en de nombreux endroits de coups de couteau rageurs et irréguliers et son visage est méconnaissable. Les jambes sont largement écartées. Elle a l’abdomen complètement ouvert, les seins coupés à leur base, et ses organes sont dispersés un peu partout. On retrouve un de ses seins, son utérus et ses reins sous sa tête, son foie à ses pieds, ses intestins entre ses jambes. L’intérieur de la peau de ses cuisses et celle de son abdomen est arrachée et soigneusement empilée sur la table de nuit à côté d’elle. Son cœur demeure introuvable.
C’est le dernier crime canonique de Jack l’Éventreur ; il reste encore aujourd’hui comme l’un des plus barbares jamais commis. D’après le rapport d’autopsie, la jeune femme fut assassinée le 9 novembre 1888, vers 2 h. du matin. Pourtant, aucun témoin ne s’est présenté pour dire qu’il a entendu quoi que ce soit, ou pour avouer avoir vu quelqu’un rentrer chez elle alors qu’elle s’y trouvait, par effraction ou qu’elle l’ait invité de son plein gré.
Pour en savoir plus :
Patricia Cornwell, Jack l’Éventreur, affaire classée, 2003,
Didier Chauvet, Mary Jane Kelly : la dernière victime, 2002.
C’est glaçant ! J’ai lu le bouquin de Cromwell et j’en ai eu du mal à dormir…
Il existe pas de photo de Mary Kelly, ici la photo que vous présentez est celle d’une autre victime… Catherine Eddowes