SOUVENIRS DE MA PREMIERE RENCONTRE CLAIRE FAVAN

En fin d’année 2018 avait lieu le dernier « Apéro Polar Pocket » de l’année, avec encore trois auteurs exceptionnels. Un des trois était Claire Favan qui nous présentait son roman « Dompteur d’anges ». Voici, rien que pour vous, le retour de l’entretien avec l’auteur.

Pocket : L’histoire c’est un innocent qui est incarcéré, il est passé à tabac et quand il sort il décide de se venger et pour se venger, de kidnapper les enfants de ses ravisseurs et je vais laisser claire poursuivre pour présenter son livre et pour nous expliquer pourquoi elle a décidé de commencer ce roman dans la tête du personnage pour immerger le lecteur tout de suite.

Claire Favan : Alors le prologue ce n’est pas forcément mon idée, c’est mon éditeur qui souhaitait une autre entrée en matière parce que mon entrée en matière était directement un chapitre assez rapide qui passait beaucoup d’années d’un seul coup. C’était vraiment la présentation des personnages et du coup mon éditeur m’a dit :

« j’aimerais bien qu’il y est une entrée en matière, quelques choses qui situent bien l’action, qui place la notion d’ange justement et avec des idées par rapport à l’incarcération injuste et puis de préparer le lecteur à ce qu’il va se passer au niveau des anges. »

Ce livre il est née après les attentats, c’est un livre qui est une réflexion sur l’endoctrinement. Cet homme qui est emprisonné pendant 5 ans sans n’avoir rien fait, quand il sort avec ce qu’il a vécu en prison, avec la complicité des gardiens, et puis avec les erreurs judiciaires qu’il a subies, ça l’a rendu complètement fou. Quand il sort il décide de se venger. Et pour ça il enlève les enfants de ses ennemis les plus emblématiques et comme ils ont 5 ans ces enfants c’est un espace vierge et toute la matière est à sa disposition pour en faire des armes. C’est vraiment la thématique du livre, c’est comme pour les terroristes qu’est-ce qui fait quand l’espace de quelques mois ils sont normaux entrains de boire de l’alcool et deux mois plus tard ils sont entrains de se faire sauter au nom d’une idéologie. C’était vraiment une réflexion sur ça a la base et je me suis appuyée sur toutes les recherches sur les enfants soldats puisque ce sont des choses qui existent en réalité.
C’est joyeux !! 😂

Pocket : Comment vous avez décidé d’écrire de la littérature noire et y a-t-il eu un déclencheur dans votre vie ?

CF : J’étais toute petite, ma mère a refermé un livre en disant

« jamais lu un truc comme ça, c’était une histoire de tueur en série, c’était trop bien, je n’avais jamais lu ça »,

ça s’appelait « fête fatale » et donc très jeune je l’ai lu et d’un seul coup je savais que c’était mon truc. J’ai toujours aimé les choses assez costaudes qui laissent des marques, toute petite je lisais Stephen King et donc ce bouquin-là ça a été une révélation.
Moi, il ne faut pas me mettre une biographie dans les mains, je boycotte direct. Il ne me faut que des choses qui laissent des traces, dans le sens ou si je referme un livre en me disant « ouai c’était sympa » c’est que ça n’a pas forcément été au bout de ce que moi je recherche en tant que lectrice et un jour je me suis dit « mais pourquoi je n’écrirais pas le livre que j’aimerais lire sur les tueurs en série », celui qui retracerait l’ensemble du parcours, le pourquoi, le comment… Ça a été le déclencheur et avec ce livre j’ai eu de la chance, un an après le point final il a été publié. C’est que je n’étais pas la seule à avoir envie de ce genre de réponse.

Pocket : On aimerait maintenant vous entendre nous révéler quelques secrets sur vos techniques d’écriture, sur vos routines, sur ce que vous aimez faire mais aussi sur les passages qui sont plus difficiles à écrire, les moments où ça bloque un peu ?

CF : Je dirais que le plus dur pour moi ça va être de faire le plan. Une fois que j’ai fait le plan, j’ai fait le plus gros du travail parce que c’est un plan suffisamment détaillé pour que quand je me mets devant mon ordinateur je sais exactement quoi raconter. Après c’est juste de la mise en scène, pour mettre la scène en image et le contenu je le connais déjà. Comme je travaille à côté quand je me mets devant mon ordinateur il faut que ça soit du temps efficace et le plan me permet d’être efficace justement.

Le livre qui m’a posé le plus de problèmes ça va être « serre moi fort » parce que, ce que j’ai fait à mon personnage ce n’est tellement pas naturel en fait et tellement horrible que ça m’a privé de sommeil pendant 3 mois, ça me réveillait toutes les nuits, bouffée par la culpabilité. Aucun livre ne m’avait jamais fait ça et je peux vous dire que quand j’ai mis le point final j’ai chialé pendant une demi-heure tellement les nerfs ont lâché.

Et sur « Inexorable » le dernier, qui m’a demandé d’exhumer beaucoup de sentiments, de choses très personnelles parce que c’est un livre qui s’inspire quand même d’une réalité vécue. Celui-là il a aussi été écrit au compte-gouttes mais parce que là c’était assez difficile de sortir les sentiments pour les retranscrire sous forme de Roman et de passer une histoire qui serait très appréhendable par le lecteur puisque c’est quand même quelque chose de personnel et du coup il fallait que ça soit transmis de façon à être compris.

Pocket : il y a aussi cette double activité qui vous pousse à être d’une redoutable efficacité quand le temps que vous décidez de consacrer à la littérature est un temps précieux.

CF : j’écris le soir après le travail. C’est surtout que comme j’ai un boulot avec des responsabilités, il y a le soir une heure que je ne peux pas dépasser sinon le lendemain je fais n’importe quoi. 😂 il faut au plus tard 2 heures du matin quand je suis vraiment prise par une scène. Ma devise c’est « les pieds sur terre, la tête dans les Étoiles« , c’est-à-dire « les pieds sur terre » c’est la réalité, c’est la vraie vie, le reste c’est de la passion. Donc si un soir je n’ai pas envie d’écrire mais je n’écris pas 😂 et si les idées ne viennent pas elles ne viennent pas, elles arriveront demain ou après-demain, ce n’est pas grave. J’ai fixé mes priorités, je les connais et l’écriture c’est une passion, c’est une priorité mais une priorité qui doit rester du plaisir pour moi.

Pocket : Quelles sont vos sources d’inspirations et qu’est-ce que vous lisez ? Polar où pas du tout ?

CF : Oui. Moi je lis des romans sur des tueurs en série, comme c’est étrange ! 😂 je lis aussi de l’«Heroic fantasy » et du « Young adult ». Énormément de « young adult » en ce moment. Je suis bluffée par ce que les auteurs font sur des séries avec des rebondissements sans arrêt, je trouve ça énorme. Quand je vois que certains livres sont pour des 6 ans alors que moi ils m’ont retourné la tête. Soit, je suis une petite chose 😂, ce dont je vais me permettre de douter 😂, soit les pauvres gamins ça va être horrible pour eux. 😂En ce moment je suis moins polar que « young adult », là j’ai découvert un filon et je le suis. 😂

Pocket : l’auteur de polar a donc des passions éclectiques à vous entendre. Dernières questions, est-ce que vous avez une playlist pour chacun de vos romans ?

CF : j’écoute de la musique très commerciale ! j’ai 200 chansons que je n’entends même plus. Je peux travailler en silence ou pas en silence c’est pareil.

Lectrice : il vous faut combien de temps pour écrire un roman ?

CF : Je vais partir du plan, une fois que j’ai le plan c’est 6 mois d’écriture.

FIN

Merci à Claire Favan pour sa disponibilité, c’est toujours un plaisir de la rencontrer et bien sur un grand merci aux éditions Pocket pour cette rencontre exceptionnelle.

 

 

 

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