SOUVENIRS DE MA RENCONTRE AVEC AGNES MARTIN-LUGAND

Saint-Maur en poche 2018


Rencontre privilégiée organisée par les Editions Pocket
Animateur  Christophe Mangelle

Christophe Mangelle : Quels sont vos débuts ?

Agnès Martin-Lugand : J’ai découvert l’écriture pendant mes deux dernières années de fac de psycho, il a fallu écrire un mémoire chaque année. C’est là que j’ai découvert ce qu’était l’écriture, le bonheur et le plaisir avec ça. Pour autant je n’avais pas envie d’écrire, de me lancer dans la recherche etc.… Donc j’ai exercé mon métier un certain nombre d’années et je suis devenue maman. L’arrivée de mon fils dans ma vie a bouleversé pas mal de chose et ce désir d’écriture est revenue à ce moment-là mais il me manquait la bonne histoire.
Un jour, mon fils devait avoir 18 mois, il était en train de jouer dans le salon avec son papa et moi j’ai eu l’impression que le temps s’était arrêté l’espace de quelques secondes. ça m’a pris à la gorge et je me suis dit « si je les perds Qu’ est ce que je deviens ? » c’est vraiment l’angoisse qui m’a saisi à ce moment-là et je me suis dit « si je les perds je m’en vais, je pars, je me tire, je vais m’enterrer vivante quelque part ». C’est là que je me suis dit aussi « tiens c’est peut-être cette histoire-là que tu veux raconter. » et j’y ai pensé. J’ai cogité pendant deux ou trois mois et puis a la fin de l’été 2010, on est rentré de vacances, j’ai ouvert l’ordinateur et c’était parti.

CM : C’est parti comme ça, ce qui est intéressant dans ce que tu racontes Agnès c’est que c’est parti d’une angoisse. En fait tu es parti de quelque chose de négatif et tu en as faits quelque chose de positif que tu peux partager aujourd’hui avec les lecteurs qui sont là.

AML : C’est sacré, je me dis que ce n’est pas pour rien que j’ai écrit cette histoire-là, ça m’a permis d’extérioriser cette angoisse et en même temps, très rapidement j’ai su le message que je voulais délivrer. c’est qu’il y a un moment ou il y a quand même un champ des possibles et qu’on peut sans sortir et même si c’est dur, même si on en garde une cicatrice, peut-être qu’il y a une voie à laquelle on ne s’attendait pas.Parce que même si j’ai des angoisses, je suis quelqu’un de positif. J’ai connu des épreuves, j’en ai traversé et je me suis rendu compte qu’a chaque foi on découvre des capacités complètement insoupçonnées. Même si au début on se dit « je ne vais pas y arriver, je ne vais pas y arriver… » finalement la vie où les drames font qu’on se relève et puis on y va la tête basse et puis ensuite on finit par s’en sortir.

CM : Il y a une belle histoire avec la création de ce roman que tu viens de raconter mais après une foi qu’il est écrit ce roman, il y a une autre belle histoire. C’est, comment on arrive à publier ?

AML : Je l’ai envoyé à quatre éditeurs, deux m’ont répondu personnellement qu’ils accordaient des qualités à mon roman mais que pour autant ils ne proposaient pas de le publier ni même de le retravailler avec moi.
Donc moi je l’ai retravaillé de mon côté et à ce moment-là j’ai eu envie que ce roman il existe d’une manière ou d’une autre, parce que finalement l’écriture quand je suis rentrée dedans je n’avais pas en tête d’être publié ou de devenir auteur, c’était un défi personnel, et je me suis dit qu’il fallait que j’aille au bout de ce truc-là.
Je n’avais pas repris mon travail, certes pour m’occuper de mon fils, mais tout le monde me disait « et le travail . Tu vas en reprendre un ? » même mes parents. Donc, c’était aussi pour pouvoir dire que je n’avais pas rien fait pendant deux ans. Que je m’étais consacrée à ça. Je voulais qu’il existe pour moi et l’autoédition commençait de plus en plus à se développer et du coup je me suis dit j’allais utiliser ce biais-là et s’il se passe quelque chose avec les lecteurs tant mieux mais s’il ne se passe rien, au moins j’aurais été au bout, j’aurais assumé ce que j’avais écrit.Donc il est sorti, je l’ai mis en ligne le 27 décembre 2012 et trois semaines plus tard j’étais première des ventes et Michel Lafon m’a contacté.

CM : Et depuis, il y a eu 6 romans.

AML :Oui, il y a le septième qui est là ! (elle montre sa tête)Il y a aussi 32 langues, et puis je suis là aujourd’hui avec vous et c’est quand même ça la plus jolie aventure qui m’arrive.

Lectrice : Et du coup votre angoisse elle est partie avec l’écriture ?


AML :Vous savez cette angoisse elle était à un moment précis. J’ai réalisé que si je les perdais ça serait l’horreur mais après tout le monde à des angoisses a un moment ou un autre et ce n’est quand même pas tous les jours. Je ne suis pas amenée à avoir ce genre d’angoisse tous les jours. Je n’ai pas forcément utilisé mes angoisses pour l’écrire.

CM : Est-ce que les mots guérissent ? est ce que ça vous permet d’avoir plus confiance en vous au fur et à mesure des livres ?

AML : La confiance en soi de l’auteur, elle s’acquière au fur et à mesure des romans même si à chaque foi il y a un moment ou je me dis « je ne vais pas y arriver » « de toute façon c’est terminé » « j’ai perdu la flamme » « je ne rencontrerais pas de nouveaux personnages comme les précédents » etc …
Et au fur et à mesure, il y a des choses qui se font plus naturellement. Je me retrouve à essayer des choses différentes.
Le roman de l’année dernière, avec le double point de vue, j’ai écrit du point de vue d’un homme. Vous m’auriez posé la question un an plus tôt je vous aurais dit que non, ça n’était pas possible mais le personnage de Yannis avait tellement de choses à dire, je me suis dit qu’il fallait essayer de nouvelles choses. Peut-être on va y arriver, peut-être on ne va pas y arriver mais au moins on aura tenté.

CM : Dans ce roman vous parlez du couple et de ses failles, de la fragilité de l’amour. comment vous avez travaillé sur celui-ci ?

AML : Quand j’ai commencé à travailler sur « J’ai toujours cette musique dans la tête » il n’y a pas eu que Clémence qui est arrivée. Il y a eu Clémence et Yannis qui sont arrivés dans ma tête. j’avais envie de faire un roman où tout va bien, j’avais envie d’un roman où tout le monde il est beau tout le monde il est gentil pour me changer un peu.
Ensuite, je me suis dit que ce couple qui est hyper fort, qui va bien où tout va bien j’avais très vite envie de les mettre à l’épreuve. Je ne les ai pas raté ! (rire) c’était vraiment l’idée de leur dire « vous êtes sûr de vous ? » et du coup je me suis moi-même fait prendre un peu par l’histoire… J’avais vraiment envie de travailler cette mise à l’épreuve.

CM : Ce qui était intéressant c’était de travailler les failles, de les écrire, d’amener le lecteur à y réfléchir ? C’était intéressant d’amener le lecteur à trouver les réponses ?

AML : Peut-être mais je n’écris jamais en pensent que je vais donner un guide et finalement chacun a des réponses en fonction de sa propre vie. Moi j’ai répondu d’une manière de vivre la mise à l’épreuve. et vraiment je ne suis jamais animé par un côté « coaching de vie » ce n’est pas mon truc, je ne suis pas légitime pour ça.
En écrivant mes personnages j’espère que quelques fois il y ait une identification qui se fasse parce que moi j’ai besoin de m’identifier à eux, mais en fait c’est juste une manière de vivre et de traverser une épreuve. Ce que je cherche à dire c’est qu’il y a toujours un espoir.

Lectrice : il y a beaucoup d’auteurs qui disent qu’ils sont obligés de continuer à travailler à coter, pas vous ?

AML : j’ai la chance de ne vivre que de ça. Mes journées sont bien remplies.
Un roman me prend environ un an du début de l’idée jusqu’au moment où il part chez l’imprimeur. Quand je me suis mise à écrire j’avais déjà fait le choix de ne plus travailler. je m’étais arrêtée pour m’occuper de mon fils.

CM : Et ensuite a la sortie de votre livre, vous l’accompagné aussi puisque vous êtes là aujourd’hui.

AML : C’est que du bonheur à l’état pur a chaque fois d’être dans les salons. mais c’est vrai qu’il y a des semaines ou ça s’enchaîne beaucoup. les rencontres, il faut écrire, il y a les fêtes de l’école des enfants en ce moment par exemple… 🤣😂C’est un quotidien de travail finalement comme tout le monde. C’est un métier d’écrire mais c’est un métier passion ! C’est quand même de la chance, c’est quand même merveilleux de pouvoir faire ça.

Lectrice : quand vous commencez à écrire vous connaissez déjà la fin du roman ?

AML : Oui, j’ai la fin et je sais comment je vais y arriver. Maintenant j’ai compris et j’ai appris… Il y a un moment je croyais être la mère toute puissante et tout décider mais ça ne se passe pas du tout comme ça, encore moins avec les personnages secondaires… Après il y a des chemins détournés, il y a des sortis de certains personnages où je décide qu’ils vont faire quelque chose mais ils ne sont pas du tout au rendez-vous.
Vous voulez que je vous raconte une anecdote ? un des moments des plus extraordinaires c’était sur « désolé je suis attendu ». Bertrand le patron de Yaëlle se met à lui dire des choses sur sa propre vie et c’était tout le contraire qui était prévu… Ça va paraître très schizophrène ce que je vais dire (rire) mais toujours est-il que quand j’ai arrêté le dialogue je me suis dit « mais c’est quoi cette histoire ? » c’était pas du tout ça qui était prévu… J’étais dans le jardin, mon mari était en train de couper du bois et je lui ai dit « tu ne sais pas ce que Bertrand vient de me faire ? » (rire collectif) et là c’est très rigolo parce que mon mari est mon premier lecteur et il connaît tout le roman et il me dit « ce n’est pas à toi, c’est à Yaëlle ».


CM : Dans votre réponse Agnès on entend que vous vous adaptez à vos personnages.

AML : Oui j’ai compris qu’il le fallait. C’est l’imagination qui prend le dessus sur le conscient. pour écrire finalement il faut aussi faire place à son inconscient.

CM : Il y a toujours des thèmes communs dans vos romans

AML : Il y a toujours un moment ou le personnage se dit « je ne sais plus qui je suis mais je veux savoir qui je suis. »

Lectrice : Après « les gens » vous saviez déjà qu’il y aurait une suite ?

AML : Oui j’en n’avais pas fini. je savais qu’elle n’avait pas terminé son deuil. On en n’avait pas fini toutes les deux. On ne s’était pas dit au revoir en fait. En revanche avec « Ne t’inquiète pas » on s’est dit au revoir. Il n’y aura plus de suite.
Je donnerais de leurs nouvelles, à un moment ou un autre je vous dirais qu’ils vont bien. Ils méritent d’être heureux, je ne veux pas les enquiquiner.

Lectrice : Pour créer vos personnages vous vous inspirez de personnes existantes ?

AML : je ne m’inspire jamais des gens de mon entourage. j’aime vraiment leur inventer une vie. pour le dernier « a la lumière… » quand j’ai commencé a créer un nouveau personnage j’ai très rapidement imaginé un professeur de danse car j’avais envie de travailler sur le rapport au corps. et très rapidement est arrivé le thème de la maitresse parce que j’avais envie de travailler sur ce sujet avec le souhait de sortir du cliché de la maitresse « femme fatale », « briseuse de famille », « la méchante femme… ». J’avais envie de travailler sur la maitresse « femme amoureuse tout simplement, qui attend… » donc en fait tout s’imbrique au fur et à mesure.

Moi : et pour les lieux que vous décrivez vous les connaissez, vous y êtes allée ?

AML : oui. l’Irlande j’y suis allée plusieurs fois. je suis allée à Mulranny deux fois, j’y suis allée une fois au début de l’écriture des gens et j’y suis retourné après la sortie de la vie est facile. Ça fait drôle, quand on prend la route on monte un petit peu et après quand on descend on voit Mulranny et je pleurais comme une malade dans la voiture. pour vous dire à quel point mon mari subit mes personnages, il me dit « c’est terrible j’ai l’impression qu’on va chez Diane et Édouard ». et pour le coup, il y a vraiment deux cottages au bout d’une plage, bon on ne les a pas vu… (rire) mais oui, l’Irlande je connais et pour le quatrième, le Luberon, je connais très bien et c’est pour ça aussi que j’avais envie de les envoyer là-bas.

Mulranny

 

CM : c’est fascinant comment vous aimez vos personnages, au point ou par moments quand on vous entend on sent comment il y a une fusion entre la fiction et la réalité.

AML : tant que je ne sens pas que ça va être comme ça, je ne peux pas écrire en fait. et c’est pour ça qu’a chaque fin de roman j’ai l’impression de ne pas être tout à fait la même qu’au début. Pendant l’écriture, ils existent, ils sont là, je les traîne partout, dès que je vais faire mes courses…

Moi : ce n’est pas difficile justement une foi que le livre est fini ? C’est comme une séparation finalement ?

AML : oui, c’est compliqué ! 🤣😂 à chaque fin de roman je dois être d’une humeur exécrable.🤣😂

CM : il ne faut pas trop charger les plannings à ce moment-là .

AML : non ! après un roman il me faut un temps de pause et puis je me dis toujours « il n’y aura personne qui pourra les remplacer » et puis je me mets un coup de pied aux fesses et très vite après je me fais à l’idée que la plus belle vie pour eux c’est avec vous pas avec moi. finalement j’ai eu la chance de vivre pendant un an avec eux en tête à tête H24 et maintenant ils vont vous rencontrer vous et c’est tout le mal que je peux leur souhaiter ! je me dis aussi que si je ne les laisse pas partir, effectivement personnes ne va venir à leur place et je ne pourrais pas retrouver d’autres personnages, une autre histoire. C’est un processus qui s’enclenche !

Après il y a toute la période de maturation de l’idée d’une nouvelle histoire. Je prends mes notes sur un petit calepin, j’y pense, ça tourne dans ma tête… et après je démarre l’écriture au printemps, début d’été.

CM : donc on y est là ! 🤣😂 (fin juin)

AML : je suis en phase d’écriture mais je n’en dirais pas plus.

CM : avec des nouveaux personnages ?

AML: oui !

Une lectrice : Est-ce que vous imaginez vos livres devenir des films ?

AML : c’est de l’ordre du rêve ! On n’était pas loin pour « les gens heureux » mais c’était le producteur américain qui a fait la une de l’actualité… nous avons donc rompu le contrat et on repars de zéro sur d’autres quêtes de projets. mais j’ai beaucoup réfléchi à ce que ça allait me faire de peut être les voir en vrai. Ça reste une adaptation, on comprend très vite qu’on ne peut pas calquer 250 pages d’un livre intégralement a l’écran.

Lectrice : vous auriez participé au scénario ?

AML : pas nécessairement. Évidemment, moi je connais des détails, des choses qui ne sont pas dans les livres donc j’étais disponible si besoin mais le cinéma ce n’est pas mon métier et je m’accrocherais à des choses qui n’ont pas forcément de sens à l’écran.
c’est comme dans l’écriture, dans chaque roman il y a plein de scènes que je dégage à la réécriture parce que c’est juste pour moi, ça ne laisse pas une trace, ça n’avance pas l’histoire. À chaque fois je termine avec 40 pages de scènes coupées, parce que je me dis que c’était rigolo sur le moment mais finalement ça ne me sert à rien, ça ne fait pas avancer les personnages. par exemple, il y avait un match de rugby dans le pub dans les gens heureux parce que je me disais que ça pouvait être rigolo de voir Édouard regarder un match de rugby mais ça n’apportait rien. c’est un peu la même chose au cinéma, il y a des choses qui ne sont pas forcément re transcriptible à l’écran et ça ne servirait pas le produit « film ».

CM : C’est compliqué de trouver un titre à vos histoires ?

AML : Parfois ça arrive à la fin, parfois ça arrive en plein milieu.
le plus compliqué c’était pour « la vie est facile… ». Quand j’ai envoyé le texte a l’éditeur j’avais écrit « les gens, la suite »…; Je ne trouvais pas et en therme de timing ça devenait vraiment limite. du coup je me suis replongé dans la playlist que j’écoutais en écrivant et particulièrement une chanson de Balavoine ou dans le refrain il dit « ne t’inquiète pas la vie est facile » je l’ai inversé et je l’ai envoyé à mon éditeur en lui disant ce n’est pas négociable. on était à 3 semaines environ de l’impression.

CM : quand on regarde vos livres là sur la table on a quelque chose de cohérent. un livre parle a l’autre…

AML : ce n’est pas conscient. oui il y a une sorte de petites familles. Un jour je rêve de toutes les enfermer dans la même pièce mais elles font écho les unes aux autres. Je pense qu’il y a des groupes qui se forment, il y a des affinités entre les unes et les autres mais au bout du compte elles sont toutes, à mon sens, des femmes d’aujourd’hui, blessées, avec leurs forces et leurs faiblesses et toujours avec un instinct de survi au fond qui est plus fort que tout.

lectrice : pour les couvertures, c’est vous qui les choisissez ou l’éditeur ?

AML : on le fait tous ensemble, c’est vraiment un travail d’équipe. j’ai une ligne de souhait avec une couverture en noir et blanc parce que j’aime ça et ça me parle. Après il y a trois photos, « la vie est facile », « désolé » et « j’ai toujours cette musique » où on a fait un shooting photo, ce sont les photos que des romans. Après le hasard a fait qu’avec l’équipe de Michel Lafon on a rencontré cette photo pour « à la lumière du petit matin », on en avait pas parlé et ils m’ont montré cette photo et je me suis dit « c’est Hortense, c’est elle » !

CM : je me demandais justement pourquoi le noir et blanc ?

AML : Ça c’est mon gout personnel, je trouve ça plus chic, plus sobre. Pour les titres en couleurs ce n’est pas moi qui décide mais on en discute ensemble. au niveau des couleurs, j’en propose, ils en proposent, on fait des essais et puis on voit comment ça prend. Si ça fait un ensemble cohérent et si ça ressemble au roman.

Moi : Est-ce qu’a coté vous avez le temps de lire d’autres auteurs aussi ?

AML : c’est toujours très compliqué. quand j’écris je ne veux pas trop rentrer dans un livre parce que si je tombe sur un roman qui m’embarque ça va être compliqué. D’un côté je ne veux pas me gâcher mon plaisir de lecture et en même temps je ne peux pas ne pas lire, j’ai besoin de lire. Donc je lis quand même. Par exemple l’année dernière j’étais en pleine écriture de « la lumière… » j’attaque « le gang des rêves » et j’ai pris une claque. Je me suis dit comment je vais faire, je savais que le lendemain matin j’allais me lever avec l’envie d’être avec ces personnages-là, avec cette histoire-là. Du coup ça a généré une frustration chez moi de ne pas pouvoir le dévorer. C’est toujours très compliqué que j’en suis en période d’écriture et que je dois ouvrir un livre je me dis « je fais quoi », « quel risque je prends » car je ne veux surtout pas me gâcher mon plaisir de la lecture.

CM : quels sont vos choix de lecture à partager ?

AML : j’en suis déjà à deux tomes sur les trois de « La symphonie du hasard » de Douglas Kennedy, on retrouve la poursuite du bonheur et tout ça c’est du grand Douglas Kennedy ! Après, un premier roman que j’ai lu il n’y a pas longtemps c’est « les déraisons » d’Odile D’Oultremont, c’est un très bon roman. j’aime beaucoup aussi « les chroniques de San Francisco ».

CM : vous aimeriez écrire comme ça un roman choral dans ce style-là ?

AML : Ça pourrait être un des défis que j’aimerais me lancer dans quelques années, je ne me sens pas encore prête. Pour réussir à le faire, il faut avoir un peu de bouteille je pense.

CM : surtout que vous êtes très fusionnel avec vos personnages. il y a des auteurs qui vous ont inspiré avant d’écrire, qui vous donnait envie d’écrire ?

AML : non, je crois que c’est vraiment personnel. J’ai envie d’offrir ce qui me parle à moi. Plutôt que de chercher un style il faut que je me trouve le mien.

lecteur : Est-ce que votre mari peut parfois vous influencer pour vos personnages ?

AML : non pas m’influencer. Mais il lit au fur et à mesure et je sais que lui il ne va pas hésiter à me dire les choses. il sait qu’il peut y aller, je vais m’énerver c’est sur 🤣😂, mais en même temps il sait que ça va forcément me faire réagir dans un sens ou dans un autre.

Un grand merci aux éditions pocket et a Agnes Martin-Lugand pour ce bon moment.

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