10 créatures légendaires de la mythologie AMÉRINDIENNES

(repost du 2 aout 2021)

1/ Glooscap

Glooscap (ou Gluskap) est un héros mythique, le transformeur des Abnaki, des forêts de l’Est.

D’une taille immense et doté de très grands pouvoirs, il serait le créateur d’éléments naturels tels que la vallée de l’Annapolis. Ce faisant, il devait souvent affronter son diabolique frère jumeau qui voulait rendre les rivières sinueuses et des montagnes infranchissables. Il s’est étendu sur la Nouvelle-Écosse pour y dormir, se servant de l’Île-du-Prince-Édouard comme oreiller.

La légende :

La Grand’ Mère du Monde avait deux fils, Glooscap et Malsum. Si Glooscap était bon, sage, et créatif en revanche, Malsum était méchant, égoïste, et destructeur.

Quand leur mère mourut, Glooscap continua à travailler à la création des plantes, des animaux, et des êtres humains à partir du corps de sa défunte mère. Malsum quant à lui ne créait que des plantes toxiques et serpents venimeux.

Au bout d’un certain temps, agacé par le travail remarquable de son frère, Malsum décida de le tuer.

Mais pour pouvoir le tuer il devait connaître ce qu’il pouvait le blesser mortellement. Alors il se vanta d’être immortel bien qu’il savait au fond de lui qu’une simple racine de fougère pouvait le faire mourir. Pendant des jours entiers il questionna son frère pour trouver son point faible.

Comme Glooscap ne pouvait pas mentir il avoua finalement à Malsum qu’une plume de hibou lui serait fatale.

Dès que Malsum en eut connaissance il se hâta de se procurer la plume de hibou, il la tailla en un dard pointu et tua son frère.

Mais le pouvoir du bien est plus fort que la mort. Glooscap ressuscita pour continuer son œuvre admirable et pour que les créatures qu’il avait déjà créé puissent continuer leur vie. Il comprit aussi que son frère chercherait toujours et par tous les moyens à entraver son travail merveilleux. Il n’avait d’autre choix que de le tuer.

Un jour Glooscap attira Malsum près d’un ruisseau en lui disant haut et fort qu’un certain roseau fleuri était aussi capable de le tuer. Quand Malsum fut suffisamment proche il déracina une fougère et la lança sur lui.

Malsum s’écroula raide mort et son esprit descendit dans le Monde Inférieur où il devint l’esprit d’un méchant loup que seule la lumière du jour effraie. (Légende des algonquins)

 

2/ Kwatee

Kwatee, aussi connu sous les noms de Kivati ou Kwatyat, est un dieu transformeur des indiens Quinault (état de Washington).

Kwatee fit de son mieux pour améliorer le monde et chaque fois qu’il voyait quelque chose de mauvais il faisait tout pour l’améliorer. Il changea les animaux géants des origines en animaux plus petits tels qu’on les trouve aujourd’hui et il fabriqua les hommes en mélangeant de la poussière à sa propre sueur.

Lorsque sa mère fut avalée par le monstre du lac Quinalt, il se porta avec son frère Tihtipihin à son secours. Mais pendant les opérations de secours Tihtipihin fut avalé à son tour par le monstre.

Kwatee jeta des pierres brulantes dans le lac jusqu’à ce que l’eau devienne bouillante et ainsi le monstre fut tué, après quoi Kwatee lui ouvrit le ventre et fit sortir son frère.

Tihitipihin devint le père de tous les bernard l’ermite.

A la fin de ses travaux pour améliorer le monde, Kwatee se transforma en rocher qu’on peut voir à Point Greenville (Washington).

 

3/ Michabo

Michabo (ou Manibozho) est le gigantesque lièvre de la tribu des algonquins. Il est le fils de Kabun, le vent d’Ouest.

C’est le créateur de la terre et de la race humaine à qui il enseigna de nombreuses disciplines comme la pêche par exemple.

La légende :

Un jour Michabo était en train de chasser avec sa horde de loups bien entrainés quand il les vit entrer dans l’eau claire du lac et disparaître sous ses yeux.

Il entra lui aussi dans l’eau ce qui provoqua une immense vague qui inonda le pays tout entier.

Michabo envoya un corbeau pour qu’il trouve un peu de boue avec laquelle il pourrait former une nouvelle terre, mais le corbeau revint bredouille.

Alors il envoya une loutre qui malheureusement ne réussit qu’à ramener un grain de sable.

Enfin il envoya le rat musqué femelle (Muskrat) qui revint triomphante avec un peu de boue noirâtre. Elle avait rapporté assez de terre pour que Michabo commençât la reconstruction du monde.

Les arbres avaient perdu leurs branches pendant l’inondation, alors Michabo utilisa ses flèches magiques pour leur confectionner de nouvelles branches qui se recouvrirent rapidement de feuilles vertes.

Quand le monde fut bien reconstruit il épousa Muskrat et ils devinrent ainsi les premiers parents de l’humanité.

 

4/ Les décepteurs

Le trickster (Heyoka chez les Lakota) ou Décepteur (du latin decipere : tromper) ou plus simplement le farceur, le trompeur, le bouffon est un être aux pouvoirs surnaturels qui apporte du réalisme aux mythes.

Il manifeste par ses fantaisies toute l’étendue des faiblesses humaines, contrebalançant les personnalités idéalisées et souvent très particulières des dieux et des héros culturels.

Le Trickster, dont l’archétype est Loki dans la mythologie nordique, est à la fois généreux et mesquin, il détruit autant qu’il construit, il se fait rouler autant qu’il trompe les autres. il agit de manière tout à fait impulsive, sans se référer à aucune valeur morale.

Pourtant ses actions, même les plus déconcertantes, finissent souvent par engendrer des valeurs.

Comme l’a écrit C. Jung

« il passe son temps à s’empêtrer dans toutes sortes de situations où il se couvre de ridicule. Il n’est pas vraiment méchant, mais ça lui arrive de commettre des choses atroces, par pure inconscience et total manque de sens de la relation aux autres »

 

Certains êtres, tels les héros culturels Coyote et Corbeau, associent parfois des vertus héroïques à une prédilection pour les farces méchantes. D’autres, tel Cottontail, n’atteignent jamais tout à fait le niveau héroïque, agissant au lieu de faire-valoir et d’acolyte d’un compagnon plus vaillant.

 

5/ coyote

Coyote est le maître de l’illusion qui tombe souvent dans ses propres pièges. Il se laisse prendre à son propre jeu.

Et nul n’est plus étonné que lui quand cela tourne mal !

En revanche, cet étourdi réussit toujours à survivre. Cet animal est le fidèle reflet de nos absurdités.

En se promenant d’un désastre à l’autre, Coyote porte l’art du sabotage au summum du raffinement.

Grâce à lui, le rire et le sens de l’humour ont leur place dans nos vies.

Il est souvent accompagné dans ses actions par son chien, Rattlesnake.

Autant le « Loup Créateur » se montrait accommodant, autant Coyote cherchait sans cesse à contrecarrer les projets du Loup.

Selon les tribus on trouve aussi le nom de Akba-Atatdia, appelé parfois « le vieil homme »

La légende :

Un jour Loup déclara que si quelqu’un mourrait, il pourrait le ramener à la vie en décochant une flèche sous lui. Mais Coyote ne fut pas d’accord car il pensait que ramener les gens à la vie était une mauvaise idée, il y aurait alors trop de monde sur terre et plus assez de place pour tous.

« Non, dit-il, laissons les gens mourir, laissons pourrir leur chair et que leurs esprits s’en aillent emportés par le vent de sorte que seuls subsistent leurs os asséchés »

 

Loup finit par acquiescer, mais il décida in petto que le fils de Coyote serait le premier à succomber. Ainsi, désira-t-il la mort du jeune et son vœu fut réalisé.

Bientôt, Coyote vint le trouver pour lui apprendre cette triste nouvelle. Il rappela alors au Loup ce qui lui avait dit précédemment : « les gens pourraient revivre s’il tirait une flèche sous eux« . Mais le Loup répliqua en rappelant à Coyote ce que lui-même avait dit à propos des gens qui devaient mourir….

Et il en fut ainsi pour toujours.

 

6/ Corbeau

Corbeau était à la fois bienfaisant et maléfique et sa malice l’a condamné à être noir pour toujours.

Les indiens de la côte du Nord-Ouest croyaient en de nombreux mythes par lesquels ils expliquaient, par exemple, la naissance du jour et l’alternance de l’été et de l’hiver.

Le principal personnage de plusieurs de ces mythes était le puissant et malin Corbeau (Raven), connu sous différents noms selon les tribus. Ainsi trouve-t-on aussi les noms de Chulyen, Hemaskas, GuGuyni, Nankil’slas, Kwekwaxa’we, Txamsem, We-ghyet ou Yhel.

Dans le Nord de la côte, il était l’emblème le plus populaire.

Dans le Sud, on le considérait comme un esprit protecteur. Ceux qui le possédaient devenaient d’excellents chasseurs qui jouissaient d’une grande adresse dans la chasse.

Les Haidas, les Tlingits et les Tsimshians avaient des clans qu’ils appelaient « Corbeau ».

La Légende :

Une légende bien connue raconte comment Corbeau déroba le soleil pour l’offrir aux Hommes.

C’était il y a très longtemps Aigle Gris gardait jalousement le soleil, la lune, les étoiles, l’eau et le feu pour lui seul car il détestait les hommes et il les obligeait à vivre dans le froid et l’obscurité.

Corbeau qui était à l’époque un magnifique oiseau au plumage blanc était amoureux de la jolie fille d’Aigle Gris et son amour était payé de retour. Aussi venait-il souvent lui rendre visite.

Un jour qu’il visitait le tipi d’Aigle Gris il vit accrochés à la toile le soleil, la lune les étoiles l’eau et le feu. Corbeau avait honte qu’Aigle Gris conserve ces belles choses uniquement pour lui et il se décida à agir pour que toute l’humanité entière et toute la nature en profitent.

Alors que personne ne faisait attention à lui, il déroba le soleil et il s’enfuit par le trou de fumée du tipi. Il vola très haut dans le ciel où il accrocha le soleil qui inonda le monde de sa lumière et de sa chaleur.

Puis il recommença à la nuit tombée avec les étoiles puis avec la lune qu’il plaça tout là-haut dans le firmament.

Puis il prit l’eau dans son bec et s’envola au-dessus du pays laissant tomber par ci par là des gouttes d’eau qui formèrent les lacs et les rivières de la terre.

Il restait à prendre le feu pour que les Hommes puissent cuire leur nourriture, se chauffer et s’éclairer pendant la nuit. C’était le plus difficile car le feu était brulant. Il prit une branche enflammée dans son bec et à nouveau il s’envola par le trou de fumée.

Le vent de la course rabattait vers lui la fumée noire qui l’aveuglait et noircissait son plumage immaculé. De plus la chaleur dégagée par le feu lui brulait le bec et bientôt il n’eut d’autre solution que de laisser tomber la branche enflammée.

Elle tomba sur des rochers et le feu s’insinua dans les pierres.

Peu de temps après les Hommes découvrirent qu’en frappant deux pierres l’une contre l’autre ils obtenaient des étincelles capables d’allumer un feu.

Et maintenant vous savez pourquoi les corbeaux sont tout noirs.

 

7/ Wishpoosh

Wishpoosh était un énorme castor qui empêchait tout le monde de pêcher dans les eaux où il vivait. Lorsqu’un indien de la tribu des Nez-Percé venait prendre quelques poissons dans son lac il l’attrapait et l’enfermait dans un gros coquillage qu’il jetait au fond des eaux.

Alors les Nez-Percé vinrent se plaindre à Coyote qui se fabriqua une très longue lance très solide qu’il attacha à son poignet par des nerfs de bœuf.

Wishpoosh a saisi le trickster pour essayer de le mettre dans une coquille mais il n’y parvint pas à cause de la lance qui dépassait, alors Coyote le poignarda avec sa lance, et au fond du lac les deux ennemis se livrèrent une féroce bataille.

La lutte se termina l’océan Pacifique, où Wishpoosh mangea quelques baleines pour retrouver ses forces tandis que Coyote en profita pour prendre un peu de repos et réfléchir sur la suite de la bataille..

Puis la lutte reprit de plus belle et Coyote se métamorphosa en une petite branche d’arbre pour échapper à Wishpoosh qui l’avala d’une seule bouchée.

Mal lui en prit, car une fois dans le ventre du castor, Coyote se transforma en un couteau pointu, et découpa le cœur de la bête pour pouvoir sortir.

 

8/ Nanabozo

Nanabozo (Nanabozho ou Nanabush) est un héros culturel mythologique issu des traditions cosmologiques des tribus algonquiennes du centre et de l’Est du Canada. Il incarne la vie et possède le pouvoir de la créer au sein d’autres êtres.

Ses diverses personnalités correspondent aux diverses étapes et conditions du cycle de la vie. Dans certains mythes, il crée les animaux et fait pousser les plantes et les racines pour que les humains puissent se nourrir. Le rôle qu’il tient dans la mythologie présente une dualité : il est à la fois un bienfaiteur pour les autochtones et un bouffon farceur et obscène.

Pour les Ojiboués, le monde a été créé par Nanabozo, fils d’un esprit céleste et d’une femme de la Terre.

Nanabozo avait la faculté de transformer ce qu’il voulait, y compris lui-même, en végétal ou en un animal (en particulier un grand lièvre)

La Légende :

Il y a très longtemps le feu était inconnu dans le pays de Nanabozo et il y faisait très froid. Alors Nanabozo questionna sa grand-mère, Nokomis, qui savait beaucoup de choses sur les moyens de se réchauffer.

Elle lui répondit qu’effectivement elle avait entendu dire que quelque part à l’est, près des grandes eaux, vivait un vieux sachem et ses filles. Ils avaient chaud car ils possédaient une chose merveilleuse appelée le feu. Mais cet homme cachait le feu de la vue de tous et le conservait jalousement.

Nanabozo jura d’aller vers l’Est pour trouver cet homme et lui demander un peu de son feu. Mais Nokomis douta de la réussite de son expédition car elle savait que le feu était surveillé nuit et jour par le vieil homme qui ne sortait jamais de son wigwam laissant le soin à ses filles d’aller dehors.

Nanabozo élabora un plan. « Je vais transformer l’eau du lac qui voisine le wigwam du sachem en une glace mince comme l’écorce du bouleau. Ensuite, je vais me changer en petit lapin assez léger pour que je puisse courir sur cette glace fine sans qu’elle cède.»

Nanabozo salua la grand-mère Nokomis, et partit. Il marcha vers l’est pendant des jours et des jours. Il arriva bientôt devant un lac au bord duquel s’élevait le wigwam du vieux sachem Aussitôt, grâce à ce pouvoir qu’il avait, il transforma l’eau du lac en glace fine et se transforma lui-même en un tout jeune lapin.

Nanabozo se cacha pour pouvoir observer l’habitation et attendit longuement. Enfin il vit l’une des filles sortir pour aller vers le lac, Nanabozo sortit de sa cachette et se coucha sur le sentier qu’elle devait utiliser et se mit à grelotter très fort.

La jeune fille fut émue par ce pauvre petit lapin transis de froid Et aussitôt elle prit le lapin dans ses mains et l’emporta dans son logis en l’abritant sous sa veste. Lorsqu’elle fut entrée, elle fit voir le jeune lapin à sa sœur. Toutes les deux se mirent à jouer avec lui pour s’amuser.

« Enfants qui vous a permis de faire entrer cet animal chez nous?, que vous êtes étourdies ! » s’écria le vieux sachem. « Ce lapin en est peut-être là pour voler notre feu. Jetez cette bête dehors ! »

Les filles ne firent aucun cas des remarques de leur père pensant que ce vieux grincheux avait tort de dire que ce pauvre lapin sans défense venait leur voler le feu.

« Vous refusez de m’écouter ! » se fâcha le vieux. « Vous oubliez mon grand âge et ma sagesse. »

La plus jeune des filles fit semblant de ne pas entendre les mots prononcés par son père. Elle déposa en souriant le petit lapin près du feu pour qu’il se réchauffe.

« Maintenant que ma fourrure est sèche, pensa Nanabozo, je souhaite qu’une étincelle vienne l’enflammer. » Et comme cela arrive toujours avec Nanabozo, son vœu se réalisa. Une étincelle s’échappa des bûches enflammées et mit le feu à son pelage. Aussitôt, Nanabozo s’élança dehors et courut à toute vitesse vers le lac.

 « Regardez père ! crièrent les filles, il s’enfuit avec le feu ! »

 « Vous voyez bien que j’avais raison de me méfier, dit le vieux en courant derrière l’animal. C’est sûrement un manitou qui est venu voler le feu. »

 

Le vieux sachem se mit à courir après Nanabozo, mais la glace fragile céda dès ses premiers pas et ses filles eurent beaucoup de mal à le sortir de l’eau. Pendant ce temps, Nanabozo avait couru à perdre haleine et arrivait en vue de son logis.

« Nokomis ! cria-t-il. Vite, Nokomis ! Transfère ce feu à des branches. »

Nokomis se précipita vers lui et fit comme il demandait, sans hésiter. Puis Nanabozo réussit à éteindre le feu de son pelage en s’aidant de ses pattes. Content de voir brûler les branches, il s’examina en riant.

 « Dorénavant, dit-il à Nokomis, chaque été les lapins auront le pelage comme le mien pour rappeler aux hommes comment le feu est venu jusqu’à eux dans ce pays. »

 

Nanabozo reprit sa forme humaine et, cet hiver-là, lui et Nokomis eurent bien chaud.

 

9/ Nun’Yunu’Wi

Nun’Yunu’Wi est un monstre de la mythologie Cherokee qui apparait comme un homme à la peau dure comme la pierre, qu’aucune arme ne pouvait transpercer. Il porte une canne magique qui lui signale les victimes potentielles car il dévore les êtres humains.

Malgré sa monstruosité, il est aussi décrit comme un puissant sorcier guérisseur.

La légende :

On raconte qu’un jour,  Nun’Yunu’Wi  guidé par sa canne magique se dirigeait vers un paisible village. Mais un chasseur qui parcourait les bois à la recherche de gibier aperçût la créature se hâta de venir prévenir le village du danger éminent.

Les villageois, qui connaissaient l’invincibilité du Nun’Yunu’Wi furent terrassés de peur et allèrent trouver le sorcier du village.

Le sorcier avertit les villageois que, bien que le monstre soit impossible à tuer avec des armes traditionnelles, il y avait peut-être une possibilité de le capturer car  il ne pouvait pas supporter la vue d’une jeune femme en période de menstruation.

Il recensa sept de ces femmes qu’il fit placer à l’entrée du village. Le monstre essaya de les approcher pour les dévorer mais il se sentit de plus en plus faible à chaque fois. Quand il les eut toutes vues, il était tellement affaibli qu’il ne pouvait plus bouger.

Alors le sorcier brûla la créature, et il découvrit au milieu de ses cendres un gros bijou et des morceaux de colorant rouge.

 

10/ Spider Woman

Non, pas celle-là !

 

Mais celle-ci !

 

La femme-araignée (Spider Woman) est un être surnaturel présent dans de nombreux mythes et en particulier chez les Navajos et les Hopis. Quand Naste Estsan rencontre un homme ou une divinité elle l’invite dans sa tanière où elle prend la forme d’une grand-mère qui donne ses conseils à ceux qui en ont besoin.

La légende :

① Selon les Hopis au début des temps, Naste Estsan gouvernait le monde souterrain, résidence des dieux, tandis que Tawa régnait dans le ciel. Un jour elle moula des animaux avec de l’argile mais ils restèrent sans vie. Alors Tawa étendit sur eux une douce couverture blanche et ils commencèrent à s’animer.

Puis elle voulut créer l’humanité. Elle façonna des êtres à partir de la glaise et les serra sur son cœur tandis que Tawa chantait avec elle une mystérieuse mélopée. Puis elle répartit les animaux et les hommes sur la Terre et donna aux humains des rôles bien précis : les femmes devaient veiller sur la maison et les hommes s’occuper des offrandes.

② Les deux frères Nayenezgani et Tobadzistsini qui étaient sur le chemin de la maison du soleil remarquèrent une fumée qui sortait d’un trou pratiqué dans le sol. En s’approchant ils virent une échelle noircie par la fumée qui permettait de descendre dans le trou; ce qu’ils firent hardiment. Là ils rencontrèrent Naste Estsan, la femme-araignée, qui leur donna deux sortilèges pour se prémunir des difficultés et des dangers qu’ils auraient à surmonter pendant le voyage.

Parmi ces dangers elle leur cita les roches qui écrasent les voyageurs, les roseaux qui les découpent en morceaux, les cactus acérés qui déchirent les chairs et les sables bouillants qui les brûlent atrocement.

Les deux charmes que Naste Estsan donna aux deux frères étaient deux plumes, une pour soumettre leurs ennemis et l’autre pour préserver les vies.

Dans quelques légendes elle est la mère par Tsohanoai du redoutable Yeitso, le chef des Anaye, dans d’autre elle est la mère de la progéniture du maléfique géant Yeitso.

C’est Naste Estsan qui a appris à tisser à une femme nommée Kisani. Cette dernière à son tour à enseigné l’art du tissage aux autres femmes. Les femmes Navajos laissent un trou au centre de leur tissage pour éviter la « blanket sickness » car une partie de l’esprit de la tisseuse se trouve inclus dans son œuvre et sans le trou il ne pourrait pas sortir. Pour que les femmes deviennent des tisseuses infatigables, elles frottent leurs bras avec des toiles d’araignée.

 

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 Pour en savoir plus :

Dictionnaire des symboles de Jean CHEVALIER et Alain GHEERBRANT, 1997

Dictionnaire critique de mythologie de Jean-loic LE QUELLEC et Bernard SERGENT

Le petit Larousse illustré des légendes et mythes de Philip Wilkinson

Mythes et légendes cultes revisités avec amour par Max Bird

 

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4 commentaires sur « 10 créatures légendaires de la mythologie AMÉRINDIENNES »

  1. En tant qu’américain de naissance, j’ai entendu parler du Coyote, du Corbeau et de la femme-araignée. Ces légendes sont très bien connus. Quant aux autres, ce sont tous nouveaux pour moi.

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