12 Légendes urbaines japonaises

 

1/ Le village d’Inunaki

Apparemment situé dans la préfecture de Fukuoka, ce village a pour réputation d’être un lieu hors du temps, où les lois japonaises ne s’appliquent pas. Ainsi, certaines pratiques comme le cannibalisme, l’inceste ou les tueries et meurtres seraient monnaie courante.

Un grand panneau indique ces règles à l’entrée du lieu, qui serait d’ailleurs très difficile, voire impossible à trouver. Selon la légende, les visiteurs de ce village ne seraient pas revenus de leur visite. Historiquement, la ville était le principal fournisseur de charbon pendant la Seconde Guerre mondiale, mais, une fois la guerre terminée, elle perdit de sa splendeur. Le gouvernement japonais décida alors de construire un barrage, obligeant les habitants à partir vers d’autres villes. Ce village aurait donc souffert de l’urbanisation et la plupart de ses habitants ont dû le quitter également pour trouver du travail.

Les rumeurs racontent aussi qu’aucun appareil électrique ne fonctionne dans ce lieu maudit.

 

2/ Le tunnel Kiyotaki

Situé non loin de Kyoto, ce lieu serait également l’un des lieux les plus hantés du Japon. Ce tunnel, construit en 1927 pour relier Arashiyama à Sagakiyotaki, aurait été bâti par des ouvriers dans des conditions très difficiles, proches de l’esclavage. Beaucoup d’entre eux seraient morts dans d’atroces souffrances à cause d’accidents ou de traitements inhumains. De ce fait, le lieu serait le refuge de nombreux fantômes et esprits.

Le tunnel fait aussi 444 mètres de long, un chiffre maléfique au Japon car sa prononciation est similaire au mot « mort ». Les rumeurs conseillent d’éviter le tunnel la nuit sous peine de ressentir des nausées et des maux de tête, voire des évanouissements. Il serait également possible d’y entendre le cri d’une dame résonnant non loin du tunnel et d’apercevoir, en le traversant, une femme vêtue de blanc qui court et saute sur les voitures.

 

3/ Kuchisake-onna, la femme à la bouche fendue

 

La légende raconte qu’une femme déambule dans les rues avec un masque chirurgical qui cache la moitié de son visage. Elle aborde alors un passant en lui demandant : « Suis-je belle ? » . Si la personne répond non, celle-ci est tuée sur le champ. Cependant, si elle répond oui, la jeune femme enlève son masque laissant apparaître une bouche fendue jusqu’aux oreilles et re-demande ensuite : « Même comme ça ? ». Si la personne répond non, elle se fait tuer sur le champ. Si elle répond oui, elle l’emmène chez elle, puis la tue ensuite (selon certaines légendes, elle peut aussi donner un rubis de sang et laisser la personne vivante et si c’est une femme, la défigurer pour qu’elle devienne à son tour une kuchisake-onna).

Dans tous les cas, la personne qui croise la jeune femme ne peut survivre, selon le mythe, car elle court plus vite qu’un humain. Cependant, ces dernières années, certaines solutions auraient été trouvées pour lui échapper : répondre aux questions par un « Tu es dans la moyenne » ou « Couci-couça » .

Cette légende urbaine est inspirée d’une histoire, datant de l’ère Heian ou d’Edo, d’une jeune femme épouse d’un samouraï. Elle était si belle qu’un grand nombre d’hommes la désiraient. Elle finit alors par tromper son époux. Plein de rage, il prit son sabre pour  lui trancher la bouche jusqu’aux oreilles et aurait dit « Qui te trouvera belle à présent ? ».

 

4/ Aokigahara, la forêt des suicides au pied du Mont Fuji

 

Aokigahara ou aussi Jukai ( littéralement « la mer d’arbres ») est une forêt étendue sur 35 km² connue pour les nombreux suicides qui y ont lieu chaque année. Elle est réputée pour son calme et surtout pour la facilité que l’on a à s’y perdre, tant sa végétation est dense. La légende explique qu’aucune personne entrant dans la forêt n’en ressort, certains endroits ne laissant pas entrer la lumière du jour. Plusieurs visiteurs du lieu ont aperçu des bouts de vêtements, de la nourriture ou des nœuds coulants suspendus aux arbres. D’autres auraient même vu des cadavres. En bref… ce serait le lieu le plus hanté du Japon.

 

5/ O-Kiku Ningyou

 

C’est l’histoire d’une petite fille de 3 ans qui possède une poupée à laquelle elle tient beaucoup. Malheureusement, la fillette meurt d’une maladie et ses parents décident de confier la poupée à un monastère.

Les moines, quelque temps plus tard, remarquent que ses cheveux ont poussé. Etonnés, ils demandent à les analyser et découvrent qu’il s’agit de cheveux humains. L’un des moines les coupe  alors et quelques jours plus tard, ils repoussent à nouveau. La légende raconte que l’âme de la petite fille est toujours enfermée dans la poupée et que chaque année, une cérémonie est tenue en son honneur pendant laquelle on lui coupe ses cheveux.

 

6/ Aka mento

 

La légende raconte qu’un esprit tuerait les gens se trouvant dans les toilettes publiques des écoles ou des villes.

Quand une personne y pénètre, elle disposerait de deux rouleaux de papier de couleur différente, l’un rouge et l’autre bleu. L’esprit demande alors : «Veux-tu une cape rouge ou une cape bleue ? ». Si la personne répond rouge, elle meurt tuée et démembrée. Si elle répond bleue, elle meurt par strangulation.

Bref, aucun moyen de s’en échapper. Enfin, presque, puisque la version contemporaine ajoute deux solutions : lui répondre « Je n’ai pas besoin de papier » ou alors  demander une autre couleur.

 

7/ La malédiction du parc d’Inokashira

 

Dans le parc d’Inokashira, les visiteurs peuvent louer des barques. Selon la rumeur, si deux personnes en couple montent ensemble dans une barque, leur relation prendra fin.

Cette légende est liée au temple local dédié à Benzaiten. Benzaiten est une divinité considérée comme étant très jalouse et serait la cause de la séparation des couples montant dans les barques.

 

8/ La malédiction de la chambre rouge

 

L’histoire de la chambre rouge est une légende d’Internet concernant un pop-up qui apparaîtrait sur les ordinateurs des victimes. Une porte est affichée sur l’image, et une voix préenregistrée demande « Aimez-vous... ». Même si le pop-up est fermé, il se rouvrira jusqu’à que la voix termine sa question : « Aimez-vous la chambre rouge ? » Ceux qui ont vu le pop-up sont retrouvés morts, leur sang recouvrant leurs murs.

La légende a commencé avec une animation flash d’un jeune garçon qui se retrouve maudit après être tombé sur le pop-up, mais a gagné en notoriété lorsqu’il a été découvert que l’écolière ayant commis un meurtre au couteau à Sasebo en 2004 avait la vidéo dans ses favoris.

 

9/ Le passager fantôme

Dans cette histoire, un chauffeur de taxi roule le long d’une route au beau milieu de la nuit. Quelqu’un sortirait alors soudainement des ténèbres en faisant signe au taxi. La personne s’installerait à l’arrière de la voiture et demanderait que le chauffeur l’emmène à un endroit dont il n’aurait jamais entendu parler. Le passager assurerait le chauffeur qu’il le guiderait. Il commencerait alors à fournir au chauffeur des directions de plus en plus compliquées qui l’emmènerait à travers des rues et des allées, à travers de nombreux villages et parfois même de la ville à la campagne. Après avoir parcouru une telle distance et ne semblant pas plus proche de sa destination, le chauffeur devient de plus en plus anxieux. Il se tourne vers la banquette arrière et demande au passager où est-ce qu’ils sont exactement, mais il est pris par surprise lorsqu’il découvre que son passager a disparu. Le chauffeur de taxi se retourne alors vers le volant, juste à temps pour voir le véhicule sortir de la route et plonger dans un ravin.

 

10/ Gozu (Tête de vache)

Gozu (tête de bœuf), aussi connu comme tête de vache, est une légende urbaine japonaise à propos d’une histoire fictive appelée « Tête de vache ». Cette histoire serait si horrifiante que les personnes l’entendant ou la lisant seraient pris d’une terreur si forte qu’elles trembleraient jusqu’à leur mort, quelques jours plus tard.

Dans l’une des versions, un professeur raconte l’histoire à un groupe d’écoliers s’ennuyant, ce qui aurait rendu le groupe et le professeur catatoniques et amnésiques. Une autre version inclut le fait que personne ne peut redire l’histoire car les personnes l’ayant entendue meurent peu après.

L’histoire de Gozu serait une histoire non publiée de l’auteur de science-fiction Sakyo Komatsu, mais rien n’indique que cet auteur est lié à cette légende.

Une légende ukrainienne appelée « la tête de la vache » existe, racontant l’histoire d’une femme qui aurait de la bonne fortune après avoir accueilli et nourri une tête de vache désincarnée l’ayant visitée une nuit, ainsi qu’un film appelé Gozu sorti en 2003, réalisé par Takashi Miike. Malgré leurs noms similaires, aucun lien n’existe entre ces histoires et la légende japonaise.

 

11/ Jinmenken (le chien à la tête d’homme)

Les jinmenken sont des chiens ayant des visages humains qui apparaîtraient la nuit dans les zones urbaines japonaises, courant très rapidement le long des autoroutes. Les jinmenken peuvent parler, mais certains affirment qu’ils sont désagréables ou demandent le plus souvent d’être laissés tranquilles. Contrairement à la plupart des légendes urbaines, le chien au visage d’homme n’a pas une réputation meurtrière. Les jinmenken seraient des rescapés d’expériences scientifiques, ou les esprits des victimes d’accidents de la route.

Certains spéculent que les témoins affirmant avoir vu des jinmenken ont en réalité croisé le chemin d’un macaque japonais, ce qui expliquerait les déplacements à quatre pattes, la fourrure similaire à celle d’un chien, le visage humain, et les bruits presque humains que les jinmenken produiraient.

Il y a des traces de rumeurs attestant des chiens à tête d’homme depuis 1810, du fait notamment d’un spectacle misemono où l’apparition d’un tel phénomène a été rapportée.

Une légende urbaine similaire est celle du chien noir.

 

12/ Kokkuri-san

Le kokkuri est une version japonaise d’un Ouija, devenue populaire pendant l’ère Meiji. Plutôt qu’utiliser une planche achetée en boutique avec des lettres et une goutte, les joueurs écrivent des caractères en hiragana et placent leurs doigts sur une pièce, avant de poser une question à Kokkuri-san. Ceci est un jeu populaire dans les lycées japonais. Et, comme pour un ouija occidental, des rumeurs et des légendes entourent le kokkuri.

Selon certaines, Kokkuri-san révéleraient seulement la date de la mort des joueurs, tandis que dans d’autres versions, les joueurs peuvent demander tout ce qu’ils veulent à Kokkuri-san, mais il faut alors qu’ils finissent le jeu correctement, soit en disant au revoir à Kokkuri-san avant de quitter la table, ou soit en se débarrassant des outils utilisés dans une certaine limite de temps, en dépensant la pièce ou en vidant le stylo utilisé pour écrire les hiragana. Si les joueurs ne font pas le nécessaire, ils peuvent être victime de malchance, ou même mourir.

 

 

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