Calendrier de l’avent des contes de Noël #19 : Le petit âne

 

Histoire du petit âne

Il était une fois un roi et sa femme qui souhaitaient désespérément un enfant, et jour et nuit ils priaient pour que le bon Dieu leur apporte un héritier. Et un jour le ciel exauça leur prière, et la reine mit au monde un garçon, mais le tout petit ne ressemblait en rien à un petit garçon : c’était un petit âne. Quand la mère vit l’enfant elle se mit à se lamenter de son sort :

– J’aurais préféré ne pas avoir d’enfant du tout plutôt que d’avoir un âne en guise de fils !

Mais le roi n’était pas d’accord et rétorqua :

– Le bon Dieu nous a donné un fils et il sera mon héritier après ma mort.

Ils donnèrent la meilleure éducation au petit âne et celui-ci grandissait comme n’importe quel petit garçon. Il aimait la vie, s’amusai, jouait et se découvrit une passion pour la musique. Un jour il alla rendre visite à un célèbre musicien et lui demanda qu’il lui apprenne son art, car le petit âne voulait apprendre à jouer du luth aussi bien que le musicien. Mais le musicien soupira et lui répondit :

– Mon pauvre garçon, quand bien même je voudrais vous apprendre, vos doigts ne sont pas faits pour jouer, regardez comme ils sont trop grand, je crains que les cordes ne tiennent pas.

Mais le petit âne était tenace et était bien décidé à jouer du luth. Et il finit par y arriver, il était si assidu et appliqué dans ce qu’il faisait, qu’il avait appris à jouer aussi bien voire mieux que son maitre.

Un jour, alors que le petit âne se promenait, il arriva jusqu’à un puits et dans le reflet de l’eau il vit sa tête, il fut si attristé par son portrait qu’il s’en alla et ne prit avec lui que sa luth, son fidèle compagnon. Il marcha pendant des jours durant, et finit par arriver dans un royaume où un vieux roi régnait. Il avait une fille qui resplendissait de sa beauté.

Le petit âne décida de rester ici quelques temps et frappa à la porte du château en criant :

– Ouvrez-moi pour que je puisse rentrer.

Mais la porte ne s’ouvrit pas et le petit âne décida de s’assoir et il prit son luth pour en jouer. Le portier en entendant cette merveilleuse musique courut l’annoncer au roi :

– Devant la porte de votre château, il y a un petit âne qui joue du luth, et jamais je n’ai entendu une aussi belle mélodie.

Le roi ordonna au portier de faire rentrer le petit âne. Quand le petit âne entra dans le château tout le monde se mit à rire de lui, puis lui recommandèrent d’aller en bas chez les gens de service, mais le petit âne protesta :

Quel culot ! Je ne sors pas d’une vulgaire étable, je descends d’une famille noble.

– Si tu es si noble, lui dirent-ils, va donc t’assoir avec les soldats.

Le petit âne refusa, il voulait s’assoir avec le roi. Le roi rit mais comme il était de bonne humeur, il accepta sa requête.

Ensuite, il lui demanda comment il trouvait sa fille et l’âne tourna la tête en direction de la princesse et la regarda de la tête aux pieds et dit au roi :

– De toute ma vie, je n’ai jamais vus une telle beauté jaillir d’une personne.

Le roi ordonna au petit âne de s’assoir à côté de sa fille, le petit âne s’exécuta sans attendre. Il mangea et but à ses côtés avec de très belles manières dignes d’une famille de noble. Et le petit âne resta un long moment à la cour du roi, mais un jour triste et la tête baissée il se présenta devant le roi et lui demanda l’autorisation de partir de son château. Mais le roi s’était habitué à son petit âne, de plus il l’appréciait énormément. Ne comprenant pas son départ soudain, le roi questionna le petit âne :

– Qu’à tu mon petit âne ? Ne te plais-tu pas ici ? Reste donc chez moi, je te donnerais tout ce que tu désires. Tu veux de l’or mon cher ami ?

Mais l’âne ne voulait pas d’or. Le roi lui proposa des bijoux, des pierres précieuses, la moitié de son royaume. Mais le petit âne ne voulait rien de cela.

Alors le roi lui demanda s’il désirait la main de sa fille. Les yeux du petit âne se mirent à briller et acquiesça, car c’est ce que le petit âne désirait le plus au monde.

On donna alors un magnifique banquet en leur honneur, mais le roi voulait s’assurer que le petit âne continuerait à se comporter avec respect envers sa fille, il ordonna donc à son valet de sa cacher dans leur chambre.

Une fois seul, le petit âne ôta subitement sa peau et apparut devant la princesse comme un beau et jeune prince.

– Tu sais à présent qui je suis et je ne suis pas indigne de toi ma bien aimée, lui dit le prince.

L’homme trouva l’idée formidable et ils se mirent au travail. Le soir quand tout fût prêt, tous deux placèrent les vêtements sur la table où se trouvait d’habitude les pièces de cuire et se cachèrent dans l’armoire pour voir la réaction des petits nains.

Quand minuit sonna les petits nains apparurent et au moment où ils allaient se mettre au travail, ils trouvèrent les présents au lieu des habituels pièces de cuire. Ils témoignèrent d’abord un étonnement mais une grande joie s’emparèrent d’eux et ils passèrent les habits et se mirent à chanter.

– Ne sommes-nous pas de jolis garçons ?
Adieu cuir, souliers et chaussons !

Les nains dansèrent et sautèrent partout, ils étaient fort heureux de ce cadeau, et tout en dansant ils gagnèrent la sortie.

A partir de ce soir-là, le cordonnier et sa femme ne revirent plus jamais les petits nains mais ils continuèrent à être heureux et tout ce qu’ils entreprenaient leur réussissait

La princesse remplit de joie, l’embrassa et en tomba éperdument amoureuse. Mais dès l’aube, le jeune homme revêtit sa peau d’âne, et personne ne se doutait qu’il se cachait un homme sous la peau. Quand le roi arriva, il questionna sa fille en lui demandant si elle n’était pas triste de n’avoir pu épouser un vrai jeune homme. Mais la princesse rétorqua :

– Il n’en ait rien mon père, j’aime cet homme car à mes yeux il est le plus beau du monde et de toute ma vie je ne veux que lui.

Le roi fut surpris, mais son valet accourut et lui raconta ce qu’il avait vus cette nuit là.

Le roi avait du mal à le croire mais le valet lui conseilla de rester dans leur chambre cette nuit et qu’il pourrait voir cela de ses propres yeux. Il lui conseilla également de prendre la peau du jeune homme et de la jeter au feu, de ce fait il ne pourra plus se cacher et devra montrer son vrai visage à tous. Le roi accepta cette idée et quand la nuit tomba sur le château, il se faufila dans la chambre des mariés, il s’approcha du lit et il aperçut un beau jeune homme qui dormait paisiblement. Le roi trouva la peau d’âne par terre, il l’emporta et jeta dans un feu la peau du jeune homme.

A l’aube, quand le jeune homme se réveilla, il ne trouva pas sa peau et en fut horrifié et décida de fuir. Il sortit de la chambre mais il tomba nez à nez avec le roi.

Et le roi lui demanda :

– Où vas-tu mon cher fils ? Que veux-tu faire dehors nu comme un vers ? Reste donc ici, je te donnerais la moitié de mon royaume et quand je serais mort, tout mon royaume t’appartiendra et tu seras le seul maitre de ce pays.

Quand le roi mourut l’année suivante, le jeune garçon hérita de son royaume et après la mort de son propre père, il hérita également du sien. Il vécu alors comme le plus grand roi de ce temps là.

 

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