L’affaire Dupont de Ligonnès L’affaire Dupont de Ligonnès, L’enquête(2/4)

eurtre avec préméditation

Le témoignage de l’une des dernières personnes à avoir vu vivants tous les membres de la famille, sauf Thomas, est particulièrement troublant.

Le 3 avril, le directeur du restaurant le charolais grille, sur la route de Vannes à Saint-Herblain, voit arriver vers 20h30, une famille apparemment détendue, heureuse, au comportement complètement normal. Xavier est accompagné de son épouse Agnès et de trois des quatre enfants : Arthur, Anne et Benoît.

Dans l’après-midi, ils sont allés au cinéma. Ils évoquent le film au cours du repas. Ils prennent l’apéritif, choisissent des menus et consomment une bonne bouteille de bourgogne. Puis ils quittent le restaurant vers 21h45. Lorsque le restaurateur apprendra plus tard, par la presse, que la mère et les quatre enfants avaient vraisemblablement, selon l’autopsie, été tué pendant la nuit du 3 au 4 avril, il cherchera en vain ce qui aurait pu lui laisser pressentir l’imminence d’un tel drame.

Plus étrange encore, le message laissé ce soir-là à 22h37 par Xavier à sa sœur Christine. D’une voix enjouée, naturelle, il raconte la sortie au cinéma, puis le repas au restaurant. Il annonce qu’il la joindra le lendemain

« je vais coucher les enfants et je te rappelle demain ».

Difficile d’admettre qu’à cette heure ou la famille est de retour boulevard Robert Schuman, Xavier s’apprête à commettre l’irréparable.

D’ailleurs, le lendemain dans la matinée, comme convenu, il appelle sa sœur.

« C’était le Xavier que j’ai toujours connu, dira-t-elle sur RTL. On a parlé de la veille, du ciné et du resto. Rien ne pouvait me laisser imaginer une horreur pareille »

Xavier dîne le 4 avril au soir en tête-à-tête avec son fils Thomas dans un restaurant gastronomique de la périphérie d’Angers. Les deux serveurs se souviennent que le jeune homme ne se sentait pas très bien vers la fin du repas et que le dîner avait été particulièrement silencieux.

Selon les enquêteurs, Xavier qui avait vraisemblablement assassiné sa femme Agnès et trois de ses enfants dans la nuit du 3 au 4 avril, aurait tué Thomas, en rentrant du restaurant. Thomas a-t-il été assassiné, près d’Angers, où il était étudiant ? Le père et le fils ont-ils pris la direction de Nantes ? L’enquête n’a pas pu éclaircir ce point.

La question de la préméditation a été au cœur des premières semaines d’enquête. Un certain nombre d’éléments concrets et de témoignages militent toujours aujourd’hui en faveur de cette hypothèse. Les enquêteurs retrouveront, par exemple, un ticket de caisse d’un magasin de bricolage à Saint-Maur dans l’Indre, datant de la fin du mois de mars, sur lequel figurent plusieurs achats, dont « un rouleau de sac-poubelle de grande taille, ainsi qu’un paquet de dalle plastique adhésive pour le sol ». Si l’on rapproche ces achats de celui de la bêche et de là houe, puis des sacs de chaux, il est difficile de ne pas y voir les préparatifs du quintuple meurtre.

D’autres éléments vont dans le même sens : les témoignages d’un armurier et du directeur du centre de tir.

L’instructeur de ce stand de tir a confirmé que Xavier était venu s’exercer, à quatre reprises entre le 26 mars et 1er avril, avec la carabine héritée à la mort de son père, vraisemblablement l’arme du crime, jamais retrouvée. Le responsable du stand révélera que deux des enfants, Thomas et Benoît, avait commencé des séances d’initiation et que Xavier avait obtenu une licence de tir, à la date du 2 février 2011.

Les enquêteurs retrouveront aussi, l’armurerie de Nantes, où le tueur présumé avait acheté un silencieux et des balles de carabine 22 long rifle.

A SUIVRE…

Sources : les grandes affaires criminelles pour les nuls de jacques Pradel

Rééditions de mars 2021

Quelques lectures pour prolonger le sujet :

 Comment j’ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès

Romain Puértolas

Date de parution 10/01/2024

Editeur Albin Michel

Dans ce « roman-quête », Romain Puértolas, ancien capitaine de police et auteur à succès de L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, lie avec brio une rigoureuse investigation policière à une fiction aussi étonnante que jubilatoire, révélant, peut-être, le fin mot d’une déroutante affaire judicaire.

Avis de recherche

Aujourd’hui il pourrait ressembler à ça. (Photos vieillies)

 

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