L’affaire Dupont de Ligonnès, L’enquête (3/4)

Le fugitif

Tout le monde le sait, pendant que l’enquête permettait de réunir la moisson d’indice déjà évoqué, Xavier Dupont de Ligonnès était déjà bien loin de Nantes. En fait, sa piste s’arrête brutalement à la date du 15 avril, six jours avant la découverte du drame.

On ne sait pas exactement à quelle date il a quitté Nantes ni ce qu’il a pu faire entre le cinq et le 12 avril.

On retrouve sa trace, tout d’abord, à Blagnac, près de Toulouse, où il passe la nuit dans un hôtel de la chaîne « Première classe« . Il règle par carte bancaire, et repart le lendemain, à bord de sa Citroën C5.

Puis on le retrouve à l’auberge de Cassagne, dans le Vaucluse, sur la commune de Pontet, dans la nuit du 12 au 13 avril. Il se présente sous une fausse identité « Laurent Xavier ». Il laisse aux hôteliers le souvenir de «quelqu’un de bien», sympathique, voire un peu charmeur avec la directrice. Il règle par carte bancaire, 214,59 €.

Le 14 avril, il retire 30 € au distributeur de Roquebrune-sur-Argens, dans le Var. Le soir, il dort à l’hôtel ‘ »formule 1 » du village, où il est filmé par une caméra de surveillance.

Au matin du 15 avril, il quitte l’hôtel, muni d’un gros sac de sport qui pourrait contenir l’arme du crime, et il disparaît, depuis cette date, personne ne l’a revu, mort ou vivant, abandonnant sa voiture sur le parking de l’hôtel.

S’est-il suicidé dans cette région avec la volonté de brouiller les pistes, pour qu’on ne sache jamais ce qui s’est vraiment passé ?

Certains documents retrouvés au cours de l’instruction peuvent le laisser penser.

Ce cache-t-il quelque part dans le monde ?

Il fait toujours l’objet d’une « fiche bleue » de recherche.

La parole a la famille de xavier :

Hypothèse de l’exfiltration

Si dans un tout premier temps, Christine de Ligonnès émet un doute de principe sur l’authenticité de l’origine de la lettre du 11 avril 2011, tout en défendant l’innocence de son frère, à partir de mars 2012, elle affirme aux médias que « Xavier et sa famille ont été effectivement exfiltrés vers les États-Unis car leur existence était menacée en France. Les corps retrouvés sous la terrasse pourraient ne pas être ceux d’Agnès et des enfants. » Selon elle, « les informations qui ont fuité dans les médias provenaient d’une sélection d’éléments à charge ».

Christine de Ligonnès

 

En 2013, dans le blog qu’elle a créé avec son époux Bertram de Verdun, elle mentionne un courriel assez étonnant, que son frère aurait adressé à deux amis en juillet 2010. Dans ce courriel, il évoque des accidents, qui pourraient survenir à sa famille, et conclut par ces mots :

« Je souhaite enfin que, même après enquête de police, on ne puisse jamais laisser croire à mes parents, frères et sœurs, que ces accidents ont été volontairement provoqués par moi (même si les preuves sont formelles). »

 

Approximations de l’enquête

Selon Stéphane Goldenstein, avocat de trois des parties civiles (Geneviève Dupont de Ligonnès, mère du principal suspect, Christine, sa sœur, et Bertram de Verdun, époux de cette dernière),

Stéphane Goldenstein,

 

« On ne sait même pas quand les victimes ont été tuées. L’autopsie conclut à une mort 10 à 21 jours avant leur découverte. Un tel manque de précision est tout de même étonnant. (…) En réalité il n’y a aucune certitude dans cette affaire, si ce n’est que des corps ont été découverts au 55, boulevard Schuman. (…) Les corps ne sont pas reconnaissables. Des photos figurent au dossier. (…) Des analyses ont en effet été menées, mais tout ce qu’elles permettent d’affirmer, c’est que les corps partagent le même ADN. Aucune analyse n’a comparé cet ADN commun avec celui d’Agnès Hodanger. En outre, les tailles, les poids ne correspondent pas, ainsi que le souligne ma cliente. Selon moi, il s’agit d’une négligence au niveau de l’autopsie. Mais elle permet à Christine et Geneviève de s’engouffrer dans la brèche. (…) Ce que je sais aussi, c’est qu’un homme seul ne peut pas creuser le trou sous la terrasse, même aveuglé par la rage et la haine : 2,5 m3 de terre ont été déplacés. Dans cette affaire, on est parti du principe que Xavier Dupont avait assassiné sa famille avant de se volatiliser. On n’a exploré aucune autre piste. Je ne sais pas qui a tué cette famille. Rien dans leur vie ne permet de comprendre qui pouvait leur en vouloir à ce point. D’où la conclusion de mes clientes. Puisque personne n’a pu les tuer, c’est qu’ils ne sont pas morts. »

 

A SUIVRE…

Sources : les grandes affaires criminelles pour les nuls de jacques Pradel

 

Rééditions de mars 2021

 

 

Quelques lectures pour prolonger le sujet :

 Comment j’ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès

Romain Puértolas

Date de parution 10/01/2024

Editeur Albin Michel

Dans ce « roman-quête », Romain Puértolas, ancien capitaine de police et auteur à succès de L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, lie avec brio une rigoureuse investigation policière à une fiction aussi étonnante que jubilatoire, révélant, peut-être, le fin mot d’une déroutante affaire judicaire.

 

Xavier, mon frère, présumé innocent

Christine Dupont de Ligonnès

Date de parution 13/03/2024

Editeur Harpercollins

La version défendue par la sœur de Xavier Dupont de Ligonnès

 

 

Avis de recherche

Aujourd’hui il pourrait ressembler à ça. (Photos vieillies)

 

 

 

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