Le Père Noël est une ordure

Ce film que plus personne n’oserait faire !

Peut-on faire plus culte que Le Père Noël est une ordure, le film culte du Splendid ?

En 1982, Le Père Noël est une ordure, avec notamment Thierry Lhermitte, Anémone, Gérard Jugnot, Christian Clavier et Marie-Anne Chazel, sortait au cinéma. Adapté de la pièce de théâtre du même nom, créée en 1979, le film attirait 1,5 million de spectateurs, soit un succès relativement modeste. C’était même des miettes face à L’As des as (5,4 millions), Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ (4,6 millions), Le Gendarme et les Gendarmettes (4,2 millions), La Boum 2 (4 millions), ou encore Les sous-doués en vacances (3,5 millions), tous sortis la même année.

Mais grâce à la grande paresse du service public et les 1487 rediffusions TV, cette ordure de Père Noël est devenue cultissime.

Les répliques hantent 96% des dîners de famille en période de noël, la légende urbaine du Kloug est transmise de génération en génération, tout le monde sait quoi porter pour descendre les poubelles, et plus personne ne regarde les zoos de la même manière.

Synopsis

Un soir de Noël, à la permanence téléphonique parisienne de l’association « SOS Détresse Amitié », des bénévoles sont perturbés par l’arrivée de personnages marginaux et farfelus, qui provoquent des catastrophes en chaîne.

Au fil de la soirée, Pierre Mortez et Thérèse, les permanents de SOS Détresse Amitié ce soir-là, reçoivent tour à tour la visite de leur voisin bulgare, M. Preskovitch, qui leur présente des spécialités gastronomiques de son pays — toutes aussi infectes les unes que les autres —, de Katia, un travesti dépressif, de Josette (dite « Zézette »), la « petite protégée » de Thérèse, ainsi que de Félix, le fiancé miteux de Josette (violent envers Josette et voleur invétéré) déguisé en père Noël, sans oublier Mme Musquin, la présidente de l’association, qui reste coincée dans l’ascenseur à deux reprises, attendant le dépanneur.

Après moult péripéties et alors que tout semble revenir à la normale, Josette, pour vider le pistolet de Félix et le rendre inoffensif, abat malencontreusement le dépanneur de l’ascenseur à travers la porte d’entrée du local.

Josette et Félix, nullement effrayés, découpent le cadavre en morceaux et les emballent dans du papier-cadeaux. Tout le monde se rend ensuite au zoo de Vincennes pour jeter les paquets dans les enclos des animaux carnivores, afin d’effacer toute trace.

 

Personnages principaux

Pierre Mortez, l’un des bénévoles de SOS Détresse Amitié, de permanence ce soir-là pour le réveillon avec Thérèse. Maladroit et hypocrite, Pierre parle d’une façon maniérée (« C’est cela, oui ») avec un timbre de voix laissant aisément pointer sa moquerie. Au cours de la soirée, il offre à Thérèse un tableau qu’il a peint lui-même, la représentant nue, de face, tenant la main à un porc vêtu d’un slip blanc, avec au loin un petit village bucolique (dans la pièce de théâtre, la femme et le porc du tableau dansent ensemble). Catholique, marié et père de famille, il donne l’apparence de toujours avoir un comportement respectable et exemplaire, mais selon madame Musquin, il a une liaison. Par ailleurs, sous le coup du stress, il se laisse aller à une attitude et des propos plus orduriers.

 

Thérèse de Monsou, l’une des bénévoles de SOS Détresse Amitié, de permanence ce soir-là pour le réveillon avec Pierre. Titulaire d’un diplôme d’assistante sociale, Thérèse est très sensible, un peu coincée et naïve. Ayant pour passe-temps le tricot, elle aime à confectionner des gants à trois doigts pour « [s]es petits lépreux de Jakarta » ; elle offrira également un gilet qu’elle a tricoté à Pierre, que ce dernier prendra au premier abord pour une serpillière. Il semble d’ailleurs que Thérèse soit secrètement amoureuse de lui. Elle aura aussi une relation sexuelle avec lui dans la baignoire de la salle de bain (dans la pièce de théâtre, c’est avec Félix).

 

Josette, dite Zézette, la compagne de Félix. Femme enceinte, simple d’esprit, elle se promène avec un caddie rempli de bibelots. Affublée d’un cheveu sur la langue et d’une dentition imposante et improbable, elle parle d’une voix suraiguë. Née semble-t-il à Montgeron le 8 août 1953, et ayant eu une enfance difficile, elle est la « petite protégée » de Thérèse, qu’elle a connue à l’AJCD — une association chrétienne. Elle vit avec Félix dans une caravane bancale et miteuse qui jouxte le périphérique parisien. Elle a aussi un frère, qui fait très peur à Félix et qu’elle menace d’appeler pour lui régler son compte.

 

Félix, un individu louche et mesquin déguisé en père Noël. Il est lâche, voleur, mythomane et assez violent, notamment envers Josette. Dès le début du film, il gifle un enfant qui le prend pour un père Noël normal. Cet écart le fait renvoyer sur le champ de son « métier » de père Noël-homme sandwich pour le cabaret Pigallos. Il débarque ensuite dans l’immeuble de SOS Détresse Amitié pour rattraper sa Josette, avec qui il s’est disputé, et lui passer un savon. Il garde alors son costume toute la soirée. Il menace ensuite Katia avec son pistolet et étrangle Josette avec le tuyau de douche de la salle de bain. C’est lui qui prend l’initiative de débiter le cadavre du réparateur de l’ascenseur avec une scie et d’emballer les morceaux dans du papier-cadeaux, aidé de Josette.

 

Katia, le travesti (dans la pièce de théâtre, c’est le surnom de Jean-Jacques). Maquillé à outrance, il est coiffé d’une perruque brune (qu’il remet plusieurs fois en place) et habillé d’une tenue en imprimé léopard, d’un manteau de fourrure et d’une paire de longues bottes noires. Il est surnommé « Charles Bronson » par sa famille, qui se moque ainsi de son allure efféminée, contrastant avec la virilité de l’acteur américain. Dépressif et sans-gêne, Katia est la principale victime de Félix, qui lui tirera (par erreur) une balle dans le pied.

 

Marie-Ange Musquin, BCBG très froide et sévère, c’est la présidente de l’association SOS Détresse Amitié. Elle est très en retard pour le réveillon chez sa sœur Marie-Cécile à Créteil. Elle reste cependant bloquée deux fois dans l’ascenseur (qui tombe en panne) à son corps défendant, s’électrise en tentant d’en sortir, et constate que sa voiture est elle aussi tombé en panne. Lorsqu’elle est bloquée dans l’ascenseur, elle utilise les cadeaux de ses neveux qu’elle transportait avec elle : une trompette en plastique pour appeler à l’aide et un tournevis d’une boite à outils d’enfant pour dévisser le panneau de commande de l’ascenseur.

 

Monsieur Preskovitch (d’après le générique de fin, mais prononcé Preskovic dans le film), prénommé Zadko, l’envahissant voisin bulgare du dessus, doté d’un fort accent et de sourcils épais. Affable et généreux, il fait cadeau à Thérèse et Pierre de spécialités culinaires de son pays (qui se révèlent toutes immangeables) : les « doubitchous de Sofia » — une pâtisserie ressemblant à des truffes au chocolat, « roulée à la main sous les aisselles » —, puis le « kloug aux marrons », une sorte de bûche de Noël dégageant une odeur nauséabonde qu’il colmatera ensuite avec du chpoutz. Il travaille de nuit au péage de Corbeil-Sud.

 

Scénario

Dans le premier scénario du film, Michel Blanc aurait joué un rôle.

Dans la première version du scénario, Thérèse et Pierre sortaient du zoo et se rendaient dans une église pour se confesser à un prêtre, qui aurait été interprété par Michel Blanc. Horrifié, le prêtre dénonçait les agissements de la bande à la police. Le film se serait terminé par une photo des protagonistes dans le box des accusés à la une d’un journal.

Différences entre la pièce et le film

Madame Musquin n’apparaît pas dans la pièce. Un monsieur Musquin est simplement évoqué. Le personnage et ses mésaventures dans l’ascenseur ont été inventés afin que Josiane Balasko, qui ne jouait pas dans la pièce (si ce n’est pour remplacer Marie-Anne Chazel durant un mois), puisse figurer dans le film.

Dans le film, Thérèse dit qu’elle a rencontré Josette à l’AJCD (Association Jeunesse Chrétienne pour le Développement). Dans la pièce, elles sont cousines.

Thérèse couche avec Félix dans la pièce, alors que c’est avec Pierre dans le film.

Dans la pièce, Katia révèle qu’il s’appelle Jean-Jacques et qu’il a été marié à Thérèse. Il finit par se suicider avec l’arme de Félix. Tous ces éléments sont absents du film, tout comme la chute mortelle de Thérèse.

Dans le film, Monsieur Preskovitch offre ses fameux doubitchous de Sofia. Dans la pièce, ce sont les fameux spotsi d’Ossieck. Aussi, dans la pièce, au lieu du kloug aux marrons du film, le personnage revient à la charge avec de la liqueur de montagne (ce passage sera repris dans une scène du film Bronzés font du Ski en 1979, faisant suite à cette pièce).

La pièce se termine par l’explosion de l’immeuble, à cause de Preskovitch qui se suicide au gaz.

Dans le film, Katia est martyrisée sans cesse par Félix, dans la pièce, ce dernier se montre plus magnanime avec elle.

Dans le film, Pierre coince les doigts de Preskovitch en claquant la porte, dans la pièce c’est Félix qui se fait coincer le doigt par la porte.

Dans la pièce, une fois que Pierre a montré son tableau à Thérèse, plus tard, elle le montre à Félix. Dans le film, elle cache le tableau et ne le montre à personne.

Dans la pièce Josette et Katia échangent leurs tenues, dans le film, elles gardent leurs tenues respectives.

Dans la pièce, Françoise la femme de Pierre, appelle ce dernier, pour lui dire qu’il est infidèle et qu’elle le quitte. Dans le film, cette scène n’est pas présente.

Dans le film, Monsieur Preskovitch est un joyeux drille à l’accent étranger. Dans la pièce, il est dépressif et parle français sans accent.

Dans la pièce, on en apprend plus sur Josette et Félix, qui n’hésite pas à se radoucir pour se confier à propos de son passé. Dans le film, ces éléments sont absents.

 

Autour du film

Les pâtisseries de Monsieur Preskovic

kloug aux marrons

 

Les fameuses pâtisseries de Monsieur Preskovic (Bruno Moynot), utilisées tant dans la pièce que le film, sont une création de Josiane Balasko qui avait voyagé à Osijek, en Croatie, ville proche du lieu de naissance de son père. Pendant son séjour, l’actrice a pu se régaler de spécialités locales, ce qui lui a donné l’inspiration des « spotsis d’Osijek » de la pièce et des « doubitchous » du film, ainsi que du « kloug aux marrons ».

 

Le tableau utilisé dans le film

Le tableau illustrant Thérèse avec un porc utilisé dans le film est différent de celui qui fut utilisé pour la pièce de théâtre. Par contre, c’est le même artiste qui a peint les deux tableaux : Bernard Desnoyers. Aujourd’hui, le tableau utilisé pour tourner le film est entre les mains de son auteur, qui a conservé l’œuvre.

Le tableau utilisé pour la pièce a été vendu, désormais entre les mains de l’acteur Jean-Claude Dreyfus.

 

Problèmes liés au titre du film

Lors de la sortie du film en 1982, la production rencontra des difficultés pour en faire la promotion, en raison de son titre qui était assez mal vu. La RATP et la Ville de Paris ont ainsi refusé de louer des emplacements publicitaires pour l’affiche du film, jugeant son titre trop irrévérencieux.

Des problèmes ont également été rencontrés pour le tournage des scènes dans les grands magasins. « Partout on essuyait des refus » explique ainsi Jean-Marie Poiré. En effet, le titre était jugé « un peu trop agressif » alors que le Père Noël est une figure censée « faire rêver les enfants ».

Mes 10 répliques préférées :

 

– Eh, Pierre ! Y’a un monsieur très malpoli qu’a téléphoné, y voulait enculer Therèse !

– Oui mais c’est un ami.

– Ah bah ça va alors.

(Thérèse et Pierre.)

 

– Mais… mais qu’est-ce que c’est que cette matière ? Mais c’est d’la merde ?!

– Non, c’est kloug.

(Le pharmacien et Preskovitch.)

 

Mais je vous en prie. Figurez-vous que Thérèse n’est pas moche. Elle n’a pas un physique facile… C’est différent.

(Pierre)

 

– Mais… c’est l’intervention de cette grosse femme… C’est un ptit peu… enfin… ça va très loin.

– C’est là que je me rends compte que malheureusement, je vous ai beaucoup moins bien réussi que le porc.

(Pierre et Thérèse.)

 

Homme en retard, liaison dans le tiroir.

(Mam’ Musquin)

 

« Ça dépend » … Oui ça évidement, on vous demande de répondre par « oui » ou par « non » alors : ça dépend, ça dépasse !

(Katia)

 

C’est c’lâaa oui…

(Pierre)

 

Je ne vous jette pas la pierre, Pierre, mais j’étais à deux doigts de m’agacer.

(Mam’ Musquin)

 

– Oui, oui, oui, c’est fait à la main, c’est roulé à la main sous les aisselles.

(Preskovitch)

 

Pour finir, ma préféré et petite dédicace a ma mère : 

 – Écoutez : de l’extérieur c’est déjà magnifique ! Oh Thérèse ! Une serpillère ! C’est formidable, écoutez, fallait pas…

– Mais non Pierre c’est un gilet…

– Ah mais oui bien sûr, c’est un gilet ! Où avais-je la tête ? Il y a des trous plus grands pour mettre les bras ! Si vous saviez comme ça tombe bien, je me disais encore hier soir qu’il me manquait quelque chose pour descendre les poubelles. Je suis ravi Thérèse !

(Pierre et Thérèse.)

 

Pour le voir et revoir ou lire et relire

 

Le Père Noël est une ordure en DVD

 

 

Le Père Noël est une ordure en Blu-ray

 

Le père noël est une ordure en livre de poche

 

 

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