Légendes de Paris : La cour des miracles

On se représente aujourd’hui l’expression “Cour des Miracles” comme un lieu unique à Paris ayant été mise en lumière par Victor Hugo, dans son roman Notre Dame de Paris.  Il y décrivait la cour des miracles comme un Pandémonium, une véritable “verrue à la face de Paris”. En réalité le terme de cour des miracles dépasse le cadre de Paris puisque chaque ville en possédait une ou plusieurs.

À l’origine la cour des miracles représentait une zone de non droit regroupant les reclus de la société du Moyen Âge. On trouvait donc prostituées, voleurs, vieillards, mendiants, infirmes, le tout formant un bel opéra d’hystérie collective. Les gens de l’époque évitaient donc de s’y aventurer et ces lieux perturbaient gravement la vie à Paris.

La signification de cour des miracles provient du fait qu’une fois la nuit tombée ce beau monde disparaissait comme par magie. Ainsi les pseudos estropiés retrouvaient toutes leurs capacités physiques et les vieillards rajeunissaient … miraculeux non? La cour des miracles n’était donc qu’un théâtre destiné à apitoyer les bourgeois afin d’avoir l’aumône.

Pour Victor Hugo :

« La Cour des Miracles n’était en effet qu’un cabaret, mais un cabaret de brigands, tout aussi rouge de sang que de vin ».

Voici d’ailleurs la description saisissante qu’en fît Victor Hugo dans son roman Notre Dame de Paris :

« Le pauvre poète jeta les yeux autour de lui. Il était en effet dans cette redoutable Cour des Miracles, où jamais honnête homme n’avait pénétré à pareille heure ; cercle magique où les officiers du Châtelet et les sergents de la prévôté qui s’y aventuraient disparaissaient en miettes ; cité des voleurs, hideuse verrue à la face de Paris ; égout d’où s’échappait chaque matin, et où revenait croupir chaque nuit ce ruisseau de vices, de mendicité et de vagabondage toujours débordé dans les rues des capitales ; ruche monstrueuse où rentraient le soir avec leur butin tous les frelons de l’ordre social ; hôpital menteur où le bohémien, le moine défroqué, l’écolier perdu, les vauriens de toutes les nations, espagnols, italiens, allemands, de toutes les religions, juifs, chrétiens, mahométans, idolâtres, couverts de plaies fardées, mendiants le jour, se transfiguraient la nuit en brigands ; immense vestiaire, en un mot, où s’habillaient et se déshabillaient à cette époque tous les acteurs de cette comédie éternelle que le vol, la prostitution et le meurtre jouent sur le pavé de Paris »

Pour l’anecdote historique, sachez qu’en 1630, Louis XIII ordonna la construction d’une rue passant par la plus grande Cour des Miracles parisienne (dit fief d’Alby). Mais une partie des ouvriers furent assassinés et le projet tomba dans l’impasse. Ainsi, la Cour des Miracles devint une sorte de société secrète et dangereuse pour le pouvoir royal (qui vivait encore à Paris à cette époque). A partir de 1656, Gabriel Nicolas de la Reynie, lieutenant-général de police, fut chargé de la détruire. 60 000 voleurs, mendiants et faux estropiés furent envoyés aux galères et marqués au fer rouge.

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Paris sous l’ancien régime comptaient donc une douzaine de cours des miracles que l’on peut situer ainsi.

La Grande Cour des miracles, abritant prés de 4 000 personnes à l’époque. Elle est située , entre la rue du Caire et la rue Réaumur, dans l’actuel 2ème arrondissement de Paris. La partie la plus dangereuse était la partie situé dans l’arc de cercle formé par les rues Damiette et rue des Forges

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– Cour Brissel, rue de la Mortellerie (une partie de l’actuelle rue du Temple)

– Cour de la Jussienne, rue Jussienne

– Rue de Reuilly

– 100 rue Réaumur

– 63, rue du Bac

– Rue des Tournelles et rue Jean-Beausire

– Rue de l’Échelle

– Deux autres près de la porte Saint-Denis, sur une « butte aux gravois »

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