Rencontre avec Sophie Loubière le 06 juillet 2021

Le 06 juillet dernier j’ai eu la chance de la rencontrer, pour la première fois, à l’occasion de l’apéro polar organisé par les éditions Pocket !

Voici quelques échanges entre les éditions Pocket et l’auteure :

 

Comment vous construisez vos histoires ? Qu’est ce qui allume la mèche ? Est ce que ça commence par un personnage, par une anecdote, un souvenirs etc..

 

C’est très simple, toutes mes histoires commencent par un fait divers sauf deux de mes ouvrages. Il y en a un qui est historique, c’est un fait historique qui va guider l’écriture et un autre ou c’est une référence à ma propre histoire, à mes débuts d’adolescente et notamment à un amour de jeunesse.

Sinon je pars toujours d’un fait divers, parce que c’est toute la fantasmagorique que je vais imaginer autour de ce fait divers, du questionnement qui va naître de la violence dans une scène de crime ou de l’incompréhension que tout le monde a par rapport a un acte violent, l’envie de savoir, de connaître tout ce qui ne nous est pas révélé. D’aller peut-être même interroger, soit des officiers de police, soit des avocats ou des journalistes ou carrément d’aller sur place et faire ma propre enquête.

C’est tout ça qui va me motiver, qui va amener l’envie d’écrire et qui va nourrir tout au long de l’écriture, l’intrigue et les personnages.

 

 

Comment cette littérature noire, le thriller c’est imposé a vous ? Est ce que vous vous souvenez du jour ou déjà vous vous êtes dit « j’ai envie d’écrire » et « ça va être du noire » ?

 

 

A la base, je suis une petite fille dyslexique avec zéro à toutes ses dictées donc il n’était absolument pas possible, pour moi, d’écrire.

Je me destinais plutôt à un métier artistique, soit le dessin, je voulais faire les beaux-arts, ou le théâtre parce que je voulais être actrice à Hollywood pour les belles robes. Mdr

 

En revanche mes études sont des études de lettre car j’ai un orthophoniste qui va m’aider à redresser un peu la pente et mes profs de français qui me disent qu’il faut y aller, qu’il faut écrire parce qu’ils sentent quelques choses.

Il est vrai que j’écrivais des poèmes en prose, que j’ai aussi écrit mes premières nouvelles en anglais, mais il a fallu que je me fasse violence pour que j’ose envoyer un jour une nouvelle a un concours de nouvelles et ensuite un premier manuscrit, et un deuxième et que j’ai un intérêt de Brasset sur un de mes premiers manuscrit.

C’était de la littérature sans couleurs, ni blanche ni noire, et puis finalement mon premier roman ce sera « la petite fille aux oubliettes » et parallèlement a ça, je fais passer un manuscrit que j’avais dans mes tiroirs, à Mr claudel, qui se trouve être un ami d’adolescence, et il le fait passer à son éditeur qui était richards millet, qui va publier ce roman qui est un roman un peu érotique.

Donc j’ai eu un premier polar, ensuite deux romans en littérature générale et puis je suis revenu aux polars.

 

Avant que je me stabilise chez fleuve, il y a eu des explorations. Avant que je comprenne que ce que j’aime écrire c’est « l’enfant aux cailloux » par exemple, des thrillers psychologiques.

Le roman noir c’est la littérature des angles mort, c’est la ou on va ou on ne va pas regarder, c’est ce biais la qui est intéressant. A chaque fois on va aller chercher ce qui nous frappe, un secret de famille, un fait de société, un fait historique.

Dans cinq cartes brûlées, je vais toucher aux addictions, que ça soit les addictions au sexe, aux jeux, à la nourriture, aux sports, a l’amour etc.

 

En tant qu’auteurs, en tant que créateur de personnages, on se dit que vous rentrez dans la tête de vos personnages, que se passe t il quand ce personnage est profondément malfaisant ? Comment se glisser dans la peau de ce genre de personnages ?

 

Comme je le disais tout a l’heure, je voulais être comédienne, alors j’ai joué, j’ai fait partie d’une troupe, j’ai aussi fait pas mal de stages autour de la voix. Ce qui m’a permis de faire une carrière aussi de journaliste radio et d’enregistrer des fictions de radio… donc la construction des personnages, le jeu des personnages est quelque chose qui fait partie de ma vie depuis mon enfance et j’ai autant de plaisir a jouer un méchant qu’un gentils, un jeune qu’un vieux etc. C’est complètement jouissif.

En même temps on se projette dans chacun des personnages, on a beau essayer d’avoir une vie a peu près normale, on a toujours un moment dans notre vie ou on a eu en face de soit quelqu’un qu’on avait envie d’étrangler, quelqu’un qu’on a envie de renverser avec notre voiture ou autres. Mdr

Je l’assume et je puise là-dedans, dans cette colère, dans cette rancœur, dans cette souffrance pour rendre ces personnages, ces passages le plus réaliste possible. Il faut être en empathie même avec le personnage le plus noire.

 

Je n’ai aucun souci à travailler chacun des personnages. J’écris 3 ou 4 pages sur chacun d’eux, sur leur histoire, leur vie, la vie de leur parent, de leurs grands-parents etc. ça me donne une perspective parce que vous savez qu’on est tous fait de ce que nos parents et nos grands parents avaient en tête et souhaitaient faire et donner à leurs enfants. On est mis au monde pour reproduire des schémas ! Il y a qu’en ayant conscience de cela que l’on peut éviter de les reproduire !

C’est un jeu qui parfois laisse des traces, il m’est arrivé après certains romans d’avoir même des stigmates physiques qui étaient lié au personnage. Comme par exemple dans black coffee, le personnage du tueur reçoit un coup a la hanche et pendant plusieurs mois j’ai eu une douleur à l’aine qui m’empêchait de nager et qui a disparue petit a petit a la sortie du livre.

 

 

Comme toujours un grand merci aux éditions Pocket pour ces moments précieux !

Merci Sophie Loubière pour votre gentillesse et votre humour !

 

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