9 Créatures Mythiques du Folklore Europeen

1/ La bête du gevaudan

La Bête du Gévaudan (la Bèstia de Gavaudan en occitan) est un animal à l’origine d’une série d’attaques contre des humains survenues entre le 30 juin 1764 et le 19 juin 1767. Ces attaques, le plus souvent mortelles, entre 88 et 124 recensées selon les sources, eurent lieu surtout dans le nord de l’ancien pays du Gévaudan (qui correspond globalement au département de la Lozère), région d’élevage. Quelques cas ont été signalés dans le sud de l’Auvergne, le nord du Vivarais, le Rouergue et le sud du Velay.

La Bête du Gévaudan dépassa rapidement le stade du fait divers, au point de mobiliser de nombreuses troupes royales et de donner naissance à toutes sortes de rumeurs et croyances, tant sur sa nature, perçue tour à tour par les contemporains comme un loup, un animal exotique, un « sorcier » capable de charmer les balles, voire même un loup-garou ou un tueur en série à une époque plus récente, que sur les raisons qui la poussaient à s’attaquer aux populations, du châtiment divin à la théorie de l’animal dressé pour tuer.

 

2/ Le cheval gauvin

Le cheval Gauvin, cheval Gauvain, chevau Gauvin en patois jurassien ou tchevâ Gâvïn en franc-comtois, est un cheval légendaire et maléfique propre à la région française de Franche-Comté et au massif du Jura suisse. Il est réputé pour se promener le long de cours d’eau, dans les forêts ou dans les cimetières, et tenter de tuer les personnes qui l’enfourchent, en les noyant ou en les précipitant dans un gouffre.

Une légende relative à ce cheval à Chamblay est collectée par Désiré Monnier, qui la publie en 1854. Il est également connu à Montbarrey, Gillabois, Augerans, Joux, Dole, dans la forêt de Chaux, à Vernois, dans le canton du Jura et le Jura bernois. En Suisse, il traverse les villages dans un bruyant galop et enlève de jeunes filles. Plusieurs légendes s’attachent à lui. l’une d’elles en fait la monture du seigneur médiéval Amauri III de Joux. Le témoignage d’une femme disant l’avoir rencontré dans le cimetière de Chamblay est commenté et conté depuis le xixe siècle. Présage de mort, le cheval Gauvin semble avoir joué le rôle de croque-mitaine pour les enfants. Peut-être issu de la transformation d’un lutin, il rejoint un grand nombre de chevaux légendaires jurassiens. L’illustrateur Jean-Louis Thouard l’a mis en images en 1996.

 

3/ Le dahu

Le dahu (parfois orthographié dahut) est un animal sauvage imaginaire vivant dans les zones montagneuses, environnement qui a influé sur son évolution physique au fil des générations.

Le dahu est également connu sous les noms de dairi dans le Jura, darou dans les Vosges, darhut en Bourgogne, tamarou dans l’Aubrac et l’Aveyron, tamarro en Catalogne et Andorre, ou encore rülbi (prononcer ruèlbi) dans le Haut-Valais. Son aspect caractéristique réside dans le fait qu’il a deux pattes latérales plus courtes que les deux autres, afin de bien se tenir dans les pentes montagneuses.

L’existence du dahu est généralement évoquée en milieu rural et par plaisanterie auprès de personnes particulièrement naïves et de citadins peu au fait, par exemple, de la faune montagnarde (comme dans les Pyrénées ou les Alpes), ou simplement forestière, comme en Bourgogne. De fait, un peu partout en France, en Suisse et en Vallée d’Aoste, des récits variables, de tradition orale, fournissent une description de ce qui se rapporte à cet animal et au rituel « initiatique » de sa chasse, tel que transmis dans certaines communautés villageoises.

 

4/ Le wolpertinger

Le Wolpertinger (autres orthographes : Wolperdinger, Woipertinger, Woiperdinger) est un animal imaginaire des forêts et Alpes bavaroises. Son évocation apparaît le plus souvent pour user de la crédulité de touristes citadins. La légende le présente de petite taille, composé à la façon d’une chimère et se nourrissant de touristes égarés. Ses descriptions varient de région en région, mais la plupart du temps on lui attribue des ailes, des bois, des crocs et une crête de coq.

Le wolpertinger est connu dans les légendes bavaroises depuis le xvie siècle, mais ses premières apparitions remontent au xixe siècle, lorsque des taxidermistes exhibent des spécimens empaillés. Jusqu’ici réservés aux proches afin d’illustrer les contes locaux, ces montages taxidermiques se répandent alors en tant que duperies pour touristes. Selon les populations locales, l’animal est un hybride de lièvre et de chevreuil, ou de renard et de canard, ou de martre et de faisan ; comme les wolpertingers se reproduisent ensuite entre eux, chaque individu serait un mélange unique de tous ces animaux1.

 

5/ Le korrigan

Le korrigan est une créature légendaire de Bretagne, comparable au lutin. Bienveillant ou malveillant selon les cas, il peut faire preuve d’une extrême générosité, mais est capable d’horribles vengeances.

Les korrigans font aussi partie du petit peuple, ce sont des esprits prenant l’apparence de nains dans la tradition celtique[réf. souhaitée], et en particulier bretonne. Leur apparence est variée, ils peuvent être dotés d’une magnifique chevelure et d’yeux rouges lumineux, à l’aide desquels ils sont censés ensorceler les mortels ou être décrits comme étant petits, noirs et velus, coiffés de chapeaux plats avec des rubans de velours, les filles étant coiffées de bonnets violets. Pierre Dubois les décrit comme des nains cornus hauts d’une à deux coudées, aux pieds de boucs, aux sabots de fer et aux griffes de chat5. Les contes les situent le plus souvent dans des grottes, les tumuli ou encore dans des dolmens. Mais ils hantent également les sources, les fontaines ou les landes du pays breton.

 

6/ Le carcolh

Le Carcolh (lou carcolh en gascon) est un escargot monstrueux appartenant au folklore du département français des Landes et propre à la ville de Hastingues. Toutefois, les références à cette créature ne sont pas antérieures au début du xxe siècle.

La ville de Hastingues est une bastide1 fondée par les Anglais en 1289 sur un promontoire, ou « tuc » en gascon. Profitant de sa situation stratégique à l’abri des attaques liées à la Guerre de cent ans et à proximité des Gaves réunis, la ville développe bientôt un commerce fluvial florissant, s’enrichit et s’agrandit jusqu’à rivaliser avec sa voisine Peyrehorade.

Mais, selon la légende, le tuc, qui offre protection, renferme également une caverne qui abrite un Carcolh, escargot formidable et monstrueux, qui serait la cause du départ des habitants, poussés par la peur, et du dépeuplement de la cité. Cette légende est favorisée par la forme arrondie du promontoire, rappelant celle d’une coquille d’escargot.

Concernant le Carcolh, la Revue de Gascogne de 1903 évoque un « Escargot monstrueux qui a son gîte dans une vaste et sombre caverne au-dessus de laquelle est bâtie, d’après les traditions, la ville de Hastingues. « Au dire des plus anciens du pays, le coteau d’Hastingues est vide à l’intérieur. C’est une boursouflure du sol ; il n’y a qu’une couche solide de terre liée par une charpente de roches. Au-dedans, est une immense grotte qui, paraît-il, sert de repaire à un carcolh formidable qui vit là on ne sait comment ni depuis quand ». Ce qu’il y a de sûr, c’est que la bête immonde, sorte de long serpent visqueux et velu, surgit brusquement du trou, lorsqu’un imprudent s’y engage, l’enlace avec d’horribles tentacules, le happe dans sa coquille haute et profonde comme une maison, et n’en fait qu’une bouchée. Telle est du moins la conviction des indigènes » .

 

7/ Le kelpie

Le kelpie est une créature métamorphe mentionnée dans plusieurs mythes et légendes issus du folklore écossais et irlandais, souvent vu comme fée (fairy en anglais). Il possède des caractéristiques chevalines, aquatiques et humanoïdes à la fois, et vit généralement dans les eaux courantes, comme les rivières, et plus rarement dans les lochs. Il a souvent été décrit comme apparaissant sous forme de cheval, mais serait en mesure d’adopter n’importe quelle forme humaine. Ce gardien des lacs capable de changer de forme dans de noirs desseins rappelle énormément les Limnades dont sa légende est probablement dérivée.

Les histoires au sujet des kelpies rapportent que certains d’entre eux sont réputés très dangereux par leur habitude de séduire les humains pour les pousser à les chevaucher et ensuite les noyer, voire les dévorer, mais aussi qu’il est possible de les capturer en leur passant une bride et en les éloignant durablement de l’eau. Le kelpie est le plus connu parmi un vaste légendarium de chevaux d’eau, mais aussi l’un des esprits écossais des eaux les plus fréquemment mentionnés. Son nom est parfois donné à tous les chevaux aquatiques de légende.

 

8/ Le domovoi

Le domovoï ou domovoy (en russe : домово́й, dérivé du mot dom [дом], maison ; au pluriel : domoviye ou domovye) est un esprit protecteur du foyer et de la famille, ressortant de la « petite mythologie » chez les Slaves. Avec la christianisation il est devenu un personnage des contes populaires russes.

Petit, poilu et barbu, il vit derrière le four. L’une des exigences du paganisme slave était de laisser chaque soir près du four des morceaux de nourriture pour le domovoï, de même que de l’inviter à suivre la famille lorsque celle-ci changeait d’habitat. À la veille du déménagement, accompagné d’une invocation rituelle, on glissait dans un recoin de la cuisine des souliers plats, traditionnellement tissés d’écorce de bouleau, pour que le domovoï s’y glisse et de cette manière l’emmener au nouveau foyer. Dans certains contes russes, le domovoï a une compagne, qui lui est semblable et qui vit dans le grenier.

Les domoviye sont (dit-on[Qui ?]) attristés par la disparition de la foi humaine et par la perte des traditions populaires dans les foyers. C’est un nocturne, ses pupilles rouges transforment en clarté les lueurs de la pénombre[réf. nécessaire]. Il dort le jour et se lève le soir pour manger et travailler. Habituellement bienveillant, chaleureux et amical, c’est le premier esprit ami de l’homme. Il se nourrit des passions humaines que sont l’amour, la sécurité et le respect des anciens.

 

9/ Le cheval Mallet

Le Cheval Mallet ou cheval Malet est un cheval fabuleux et maléfique mentionné dans le folklore français de la Vendée et du Poitou, plus généralement dans le pays de Retz4, près du lac de Grand-Lieu. Cet animal est réputé apparaître le soir ou au milieu de la nuit sous la forme d’un magnifique cheval blanc ou noir, proprement sellé et bridé, et tenter les voyageurs épuisés par un long voyage de monter sur son dos. Plusieurs légendes très semblables circulent à propos des imprudents qui chevauchent cette monture. Ils n’en reviennent jamais à moins de posséder sur eux la rançon du voyage, ou un charme de protection tel qu’une médaille de saint Benoît.

Le cheval Mallet est vu comme un instrument du Diable, voire une forme de Satan lui-même. Peut-être issu de Sleipnir et de la chasse sauvage, sa légende est très semblable à celle d’autres chevaux fabuleux tels que lou drapé ou la blanque jument.

Le cheval Mallet se présente comme un magnifique cheval, généralement blanc, plus rarement noir (il serait blanc comme le brouillard en Vendée et noir en Saintonge8,9). Il est parfois décrit comme un cheval-fantôme, toujours mauvais ou maudit, qui apparaît soigneusement sellé et bridé, parfois le soir, et le plus souvent au milieu de la nuit, face à un voyageur fatigué par une longue route1. Il représente alors une tentation pour celui-ci. Si le voyageur enfourche cette monture, sa chevauchée se termine au matin par sa mort. Le cavalier est jeté à terre, et meurt généralement sur le coup. Il peut être piétiné à mort par sa monture9, jeté dans un précipice ou dans une fontaine, voire dans tout type de point d’eau. Des traces de sabot « à la forme étrange » peuvent être retrouvées à côté du corps.

 

 

 

4 commentaires sur « 9 Créatures Mythiques du Folklore Europeen »

  1. J’ai trois BD à lire sur le sujet, mais La bête du gevaudan me fascine, même si je suis frustrée que le mystère n’ait jamais été vraiment résolu malgré plusieurs hypothèses…

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